Le Trail des ALLOBROGES 2004 par : ELIANE M.



TRAILS des ALLOBROGES des CRETES par ELIANE:
26.500 km – 1650 m de dénivélé positif- 5h 40 mn 30s -

    23 MAI 2004, çà y est nous y sommes, et pas question de reculer, pourtant pour Annie, Christian, Alain et moi, c’est une première; jusque là, les petites balades tranquilles en Montagne et appréciées de tous les quatre à chaque périples de nos vacances ne nous donnent aucune idée de ce que peut être un premier trail. Alors, très volontaires, c’est avec plaisir que nous répondons oui à Roger, toujours en quête de nouvelles recrues pour ses superbes escapades organisées pour le GAG (dont nous lisons régulièrement les comptes rendus très sympa de nos amis toujours assidus à cette discipline).

    Nous sommes donc tous réunis la veille dans ce joli chalet d’ALAIN & ANGELICA qui nous reçoivent gentiment chez eux pour cette aventure. Et les impressions de chacun vont bon train.
    On aura pris le soin de préparer nos affaires la veille afin d’être fins prêts à 6h 45 ,heure à laquelle nous devons prendre les voitures pour nous rendre au village du LYAUD, sauf qu’Alain nous aura fait passer quelques temps à choisir de superbes chaussures … pour finalement avoir rêvé la nuit venue qu’il ne fallait pas qu’il prenne le départ…
    Donc c’est avec un peu plus d’appréhension que je m’engage dans cette course; pour Christian et Annie je ne me fais aucun souci, Annie rentrant juste d’un sommet (6000m) donc en super forme, et Christian testant cette épreuve pour un objectif plus important en Août (le tour du Mont Blanc).

    Çà y est, les dossards sont bien agrafés et nous sommes sur la ligne de départ; il fait froid, 3°C, mais tout le monde est bien équipé pensant que là haut la température baissera encore; les maillots bleus du GAG se mêlent aux autres et déjà tout le monde est parti d’une allure prudente mais déjà très rapide pour moi, d’autant plus qu’évidemment sans échauffement préalable, les montées deviennent déjà très dures dès les premières minutes. Je vois au loin partir tous mes amis, et regrette déjà Alain qui devait m’accompagner, mais je garde le moral, çà n’est pas encore là que je vais craquer…

    Pour l’instant, l’important c’est de grimper et de tenir un rythme très lent pour aller le plus loin possible. Alain R. nous ayant bien dit que nous allions en voir des vertes et des pas mûres, il ne savait pas si bien dire, jusqu’au premier ravitaillement. C’est bizarre, je vois des concurrents qui me croisent en m’encourageant, je réalise que ce sont les premiers qui ont déjà pas mal d’heures d’avance sur moi, (pour ne pas me décourager je ne les compterais pas), alors, bonne joueuse, je les applaudis, quels champions !

Tout ne va pas si mal pour moi pour le moment, j'en profite pour prendre un peu de carburant (banane et bien sûr chocolat) et en levant la tête, j’aperçois au loin là haut les concurrents qui m’ont devancée; je suis très surprise en voyant des petits pois si haut, si haut, dire qu’il va falloir que j’arrive aussi là haut !
    ;Je ne perds pas encore le moral; derrière moi j’entends un petit groupe de femmes qui s’aident mutuellement en observant ce qui nous attend maintenant; à plusieurs évidemment on se soutient.
    Je me retourne au fur et à mesure que je monte pour voir leur ascension; elles peinent comme j’ai peiné moi-même, mais j’ai la force de sortir mon appareil photos pour garder un souvenir de cette mémorable ascension, puis je me retourne et aperçois une jolie chapelle juchée tout en haut de cette colline qui, je le saurais en bas, était un ancien tracé de Téléskis.
    Je mitraille, dommage il y a du brouillard, mais, comme je suis bien en retard par rapport à mes amis, j’aurai la chance de voir ce brouillard se dissiper et de pouvoir faire des photos assez nettes dans l’ensemble.
     Evidemment entre temps ces dames ont repris des forces elles aussi et me doublent sans peine. Je crois être la dernière, alors il faut que je reprenne le moral et que mes jambes puissent suivre.
    Je rencontre des randonneurs qui m’encouragent; ils me préviennent qu’une descente vertigineuse s’annonce dans 100 mètres, je vais donc m’agripper à la corde qui est installée à cet effet et vais me laisser descendre le plus vite possible pour essayer de gagner un peu de temps.
    Puis arrive l’endroit où il faut se séparer; là les bénévoles, très gentils, me demandent si tout va bien pour moi et m’indiquent le circuit à suivre. Je les informe que je dois être la dernière, mais non, à ma grande surprise, on me dit qu’il y a encore une personne assez loin. Tout d’un coup le moral remonte.
    Le circuit devient plus clair et un paysage plus verdoyant défile devant moi, je suis toujours seule; je ne me retourne pas et je ne tiens pas à ce que le dernier me double; donc pour l’instant tout ne va pas trop mal, sauf que les gentilles dames qui m’avaient doublée il y a quelques kilomètres n’en peuvent plus; je pense donc qu’elles ont fait une halte pour récupérer un peu, j’en profite pour les dépasser, cela me donne un peu de baume au cœur, d’ailleurs je ne les verrai plus revenir vers moi ;
    Puis vient le ravitaillement; comme j’avais entendu beaucoup de musique, je croyais que c’était l’arrivée; je peine tellement que je me serais bien arrêtée, là, net, mais hélas il faut continuer.
    Donc après avoir pris une barre énergétique, et bu un bon verre d’eau , je rejoins un couple et parcours un bon bout de chemin avec eux, jusqu’à un endroit très romantique avec une vue splendide, qui me fera laisser les amoureux en tête à tête quelques minutes; je n’ai plus la force de sortir l’appareil, dommage !
    Le parcours verdoyant est terminé et hélas, il faut traverser par les montagnes dans les pins pour arriver au village. Je double une dame qui a l’air très mal en point (plus de jus me dira t' elle), elle est de la région et j'en profite pour lui demander s’il reste encore beaucoup de km; j’aurais mieux fait de ne rien dire, car elle m’annonce encore 10 km environ.
    C’est à rester là, sur place, mais allez il faut continuer, et des descentes, et des montées, et un coucou au loin pendant que je me lamente. J’ai perdu le parcours, cela tombe bien, le coucou vient d’une participante qui vient de tomber et qui peine à se relever; comme moi elle se désespère car l’arrivée n’est toujours pas là; heureusement que j’ai pensé à mettre mes lunettes, je vais à gauche et j’entends au loin cette femme qui me rejoint et m’indique le bon chemin, je l’encourage à me suivre mais çà a l’air encore plus dur pour elle que pour moi.

    Heureusement que la fin du parcours ne sera que de la descente, on entend au loin la musique et déjà les applaudissements montent vers moi.
    Voici enfin le clocher de l’Eglise et la musique qui bat son plein;.
    Allez, encore un dernier effort, et me voilà propulsée sous la ligne d’arrivée accompagnée de chaleureux applaudissements.
    On me prend mon dossard et là je fonds en larmes. Les nerfs vont lâcher et c’est Annie (qui est arrivée depuis déjà 1h 30) & Angélica qui vont me réconforter et me dire que maintenant c’est fini, en me félicitant d’être allée au bout de ce premier trail qui restera un souvenir “ joli ” comme j’aime à dire.
    J’aurais tout de même doublé quelques 7 personnes à mi chemin, ce qui me réconforte un peu, et, pour couronner le tout, obtenu une place de 3e V1 au classement, la première femme ayant mis tout de même 2 heures de moins que moi.
    Il faut dire que des parcours tels que celui-ci, dans la Vallée de Chevreuse cela va être difficile à trouver !!

    En tous les cas merci à Roger pour sa logistique au “ top ”, merci à Alain & Angélica pour leur gentil accueil et leur dévouement.

    Et merci à Alain E, & Anne Marie qui nous ont accompagnés toute la journée dans le froid et le vent, puis pour finir avec un beau temps qui s’est maintenu et a ensoleillé cette superbe épreuve que l’on n’oubliera pas.

Eliane