GAG saison 2014-2015 Ref 141023-2
RECIT de course par PHILIPPE Bentolila
J’ai survécu...aussi
1/
Lorsque nous sommes arrivés à Saint Denis de la Réunion ce mercredi 19 octobre 2014, nous étions tous bien
affutés. Les 3 premiers jours étaient dédiés à randonner tranquillement dans le cirque de Mafate afin de nous
acclimater et de reconnaitre une portion du parcours.
Cette randonnée a aussi permis à nos charmantes accompagnatrices non coureuses, Hélène et Sylvie (la femme
de Pascal) d’apprécier la randonnée dans ce cadre magnifique.
Vues sur le Cirque de Mafate
Ensuite, nous avons passé 3 jours de farniente dans une bien
agréable villa à Saint Gilles, notre résidence de vilégiature,
avant d’aller chercher nos dossards à Saint Pierre et préparer
nos affaires.
Remise des dossards à St Pierre
Nous savions déjà que le parcours avait été rallongé de 9km et 400mD+ suite à l’effondrement d’un chemin
menant au col du Taïbit et réhabilité à la hâte. Par prudence, la préfecture avait décidé d’un parcours de
contournement par Le Bloc – Caverne Dufour (Gîte Piton des neiges) – Gîte de Bélouve - Hell Bourg – Col
de Fourche pour rejoindre Marla.
Enfin, le jeudi 23 octobre nous étions fin prêts à en découdre.
Pascal, Pascale, Michel, Claudine, moi, Béa
2/
Le départ était donné à 22H30 à Saint Pierre. Après la remise
laborieuse de nos sacs de délestage, je retrouvais Laurent, un
copain d’Ecole dans la cohue des compétiteurs. Du coup je
perdais de vue mon groupe. J’allais les retrouver plus tard sur
la course…
Laurent et moi avant le départ
Compte à rebours, et, ça y est le départ est donné ! Whaou ! Quelle émotion, la foule en liesse nous acclame
pendant plusieurs kilomètres. On est littéralement porté. Mais attention à l’euphorie car la chaleur est bien
présente, la déclivité commence petit à petit à augmenter et nous sommes déjà en nage…la course ne fait que
commencer, prudence!
A la sortie de Saint Pierre, je double Claudine et Béa, les embrasse et continue en toute petite foulée avec
Laurent. Ça commence à bien monter, nous traversons des champs de canne à sucre et la poussière m’irrite
les yeux et me brûle la gorge. Laurent commence à ralentir. Je continue sans changer de rythme et lui dit à
plus tard, peut-être à Cilaos, qui sait ? Le décor change et nous pénétrons dans la forêt, ça bouchonne car
les passages sont très verticaux et à certains endroits il faut escalader rochers et arbres pour évoluer. Bigre.
Soudain j’aperçois Pascale, Michel et Pascal à quelques mètres devant moi. Evidemment j’éprouve un grand
plaisir à les snober en les doublant. Peu à peu le froid commence à s’installer, trempé de sueur, je m’arrête
pour me couvrir permettant aux 3 lascars de me dépasser à leur tour. « T’as trop chaud ? » me lance Michel.
Vers 3 heures du matin, le pluie commence à tomber accompagnée de vent. Avec l’altitude, le froid devient très
présent. A ma grande surprise j’observe des coureurs encore en short et débardeur ! Je ne sais pas comment
ils font; eux non plus peut-être. Au ravito de Piton Textor, à 2165 m d’altitude, les bourrasques de vent nous
poussent à l’intérieur de la tente du buffet. Je retrouve Pascale, Michel et Pascal qui sont bien atteints, Michel
est quelque peu nauséeux comme moi d’ailleurs. Puis ils repartent. J’en profite pour bien me restaurer à coup
de soupe chaude et tartines de pâté, miam. Jusqu’au ravito de Mare à boue 10 km plus loin, la pluie redouble,
les chemins deviennent très boueux et glissants. Souvent je me rétablie de justesse évitant de déchirer mon
coupe-vent sur les barbelés clôturant les champs. Au ravito de Mare à boue, c’est l’hécatombe. J’observe les
coureurs qui peinent à maintenir leur assiette de carry tellement ils sont transis de froid et de fatigue, la nuit a
été éprouvante. Avant de repartir, Pascal pointe sous la tente. Nous décidons de continuer ensemble. 710 mD+
nous attendent sur des chemins détrempés jusqu’au coteau Kerveguen. Juste avant de basculer pour entrer
dans le Cirque de Cilaos, la pluie s’est enfin arrêtée. Nous percevons à travers les nuages, à nos pieds, la ville
de Cilaos. Le sentier Kerveguen c’est 1100m de descente, avec des hauteurs de marches impressionnantes et
des racines piégeuses. En prime, la pluie n’a pas épargné ce coteau encore bien humide. Arrivé dans la vallée,
comme par miracle, tout est sec. Au ravito de Mare à Joseph, la chaleur se fait apprécier, j’en profite pour me
déséquiper et appeler Hélène qui m’attend à Cilaos.
3/
Arrivée à Cilaos
Nous nous dirigeons vers la base vie située dans le stade où Michel et Pascale s’apprêtent déjà à repartir ; Nous
décidons de prendre notre temps, nous nous douchons, nous nous changeons complètement et allons déjeuner
copieusement. Enfin je propose à Pascal un petit roupillon de 20mn en dehors du stade.
Petit roupillon à Cilaos
Au stade de Cilaos
Rassasiés et repus, nous pouvons repartir quasiment frais ! La route monte légèrement pendant 4 km pour
atteindre la montée du Bloc jusqu’à Caverne Dufour (Gîte du Piton des neiges). Nous décidons d’emboiter
le pas de 2 réunionnais au look rasta. Le rythme est régulier et légèrement soutenu. Nous nous accrochons
jusqu’au sommet situé 1100m plus haut. Les nuages bouchent la vue sur le Piton des neiges, dommage. De
l’autre côté par contre nous pouvons contempler l’autre versant que nous avons parcouru de nuit (reliefs de
Piton sec et Piton Textor). Et hop nous rebasculons dans le cirque de Salazie cette fois par une descente à
nouveau très technique nommé “Cap anglais”. 600m de dénivelé constitué sur la 1ère moitié de roches très
irrégulières dans un paysage dégagé puis nous atteignons une magnifique forêt primaire à l’intérieur de
laquelle la progression est très lente étant donnés la végétation dense et les énormes blocs de pierre. Le
crépuscule nous surprend avant d’arriver au gîte de Bélouve. Il est environ 19H00 lorsque nous l’atteignons.
Hélène m’informe que les suivis sms et internet viennent enfin d’être opérationnels et me donne la position de
Michel et Pascale qui ont pointé à Bélouve à 17H12 ! Ils sont désormais hors d’atteinte, trop d’avance. Avec
Pascal, nous essuyons un petit regret de ne pouvoir les retrouver et continuons notre route sur Hell Bourg où
nous envisageons de nous reposer à nouveau avant de passer cette deuxième nuit dans le cirque de Mafate. A
Hell Bourg c’est encore un gros ravito qui s’offre à nous avec de bons petits plats locaux. Nous en profitons
à nouveau ! Je retrouve Nicolas Allou, un copain rencontré au MDS 2013. Ca fait maintenant 2 ans qu’il vit à
la Réunion. Il m’explique avoir subi une hypothermie à Mare à boue et avoir perdu 4 heures. Il compte juste
terminer au mieux la course.
4/
Avec Pascal, nous nous dirigeons vers le gymnase où des matelas ont été installés pour permettre aux coureurs
de se reposer au maximum 3/4heures. Pour ma part le sommeil fut profond et assez réparateur. Pascal, quant
à lui, n’aura pas pu dormir faute d’un mal au dos et de la proximité d’un ronfleur trop bruyant ! Il est 21H15
lorsque nous repartons pour 1326mD+ jusqu’au Col de Fourche. Je pensais que l’ascension serait régulière,
erreur. Le parcours est une succession incessante de plats, de descentes, puis de petites montées... Ça n’en
finit pas ! Pour tout arranger, la pluie commence à tomber à nouveau, puis de plus en plus fort ! Lorsque,
subitement, Pascal me dit vouloir faire une pause. Ce n’est pas vraiment le meilleur moment à mon sens.
Je finis par accepter et commence, pour la première fois de ma vie, à déplier ma couverture de survie. Je
m’enroule tel un saucisson à l’intérieur et apprécie ma propre chaleur qui m’enveloppe. Par contre je n’ai pas
choisi l’endroit idéal, et, en plein virage ascensionnel, je ne cesse de glisser sur l’herbe mouillée. Pour Pascal,
l’installation n’est pas non plus idéale et décidons après 5 mn de galère d’abréger la séance. Nous serrons
les dents dans la montée devenue bien prononcée et régulière jusqu’au ravito de la plaine des merles situé
110m sous le Col de Fourche. Sous la tente, c’est la Bérésina ! 3 compartiments ont été aménagés: à l’entrée
c’est l’espace buffet mais déjà quelque coureurs gisent emmitouflés dans leur couverture de survie, le 2ème
compartiment sert aux premiers soins, j’en profite pour mettre un tee-shirt sec sous les regards pressants des
secouristes, enfin dans le 3ème retranchement quelques lits de camp ont été installés (ils sont tous occupés par
des compétiteurs recouverts entièrement par des couvertures de laine). Avec Pascal nous décidons de ne pas
trainer et repartons direction ce satané col de Fourche. Juste avant de basculer dans Mafate, Pascal me fait une
grosse frayeur. Distrait pas un coureur, il rate une prise de pied, trébuche et le voilà qui disparaît subitement
du côté de l’à-pic ! Heureusement, dans sa chute il réussit à attraper quelques touffes de végétation, je me
précipite, en percutant au passage un rocher, et réussi à le hisser hors du ravin. Quelle panique!
Dans Mafate, étrangement il n’a pas plu et les chemins sont bien secs ce qui nous permet d’allonger notre
foulée en descendant dans la plaine des Tamarins. Attention tout de même aux dérapages sur le sol sableux.
Au poste de secours, la secouriste nous annonce 3km jusqu’à Marla. Ces 3km me paraissent bien long surtout
qu’il faut encore remonter un bon tronçon pour arriver au ravito. Quelle ambiance à Marla ! Une musique
Reggae est diffusée sur le site tandis qu’un bénévole me propose d’être ma “maman” le temps de me servir
un Rougail saucisse. La forte teneur en lipides me ravie, je me délecte avant de regagner les matelas disposés
en plein air. J’attrape une couverture polaire, mise à disposition des coureurs, et suggère à Pascal de régler le
réveil pour 30 minutes : que du bonheur, dormir bercé par un Reggae soutenu, avec, au-dessus de la tête, un
ciel chargé d’étoiles.
Il est 5heures du matin lorsque nous décidons de reprendre la route après un petit café. Quelle surprise lorsque
je découvre Michel et Pascale qui émergent de leur couchage. Michel m’explique avoir eu un gros coup de
mou dans la montée du col de Fourche où Pascale l’a retrouvé. D’après mes calculs ils ont dû s’arrêter environ
3heures à Marla. Je lui propose de les attendre pour repartir tous ensemble. Il préfère rester encore un peu,
prendre son temps pour mieux repartir. Je lui fais confiance pour nous redoubler avant Roche Plate (dans
8km et 400mD+). C’est effectivement ce qui va se passer. Jusqu’à 3 Roches je me retournais de temps en
temps et les voyais progresser en petite foulées, remontant la colonne de coureurs. Dans la montée qui mène
à Roche Plate, sans un mot, Pascale et Michèle nous mettent une mine. Je lui lance : « Allez coach, RDV à La
Redoute ! ». Nous arrivons à notre tour au ravito de Roche Plate avant de monter le Maïdo. Ca fait tellement
longtemps qu’on m’en parle de cette montée que j’ai envie de me faire plaisir. Au ravito de Roche Plate je
remplie mon bidon avec un sachet d’ISOXAN, re-complète à 1 litre d’eau mon Camelback, m’enfile un
verre d’ADIARIL, engloutie quelques gourmandises au buffet et zou, c’est parti. Jusqu’à la Brèche (2km et
200mD+) je reste avec Pascal.
5/
Un réunionnais qui randonne avec son fils nous accompagne et nous
encourage. Il m’inonde de conseils pour finir la course au mieux, et juste
avant d’attaquer la montée du Maïdo il insiste pour que j’accepte son gâteau
Chochou “maison”. « Tu en auras besoin pour monter et bois beaucoup ! »
m’ordonne-t-il.
Il commence à faire déjà bien chaud alors qu’il n’est que 9H00 du matin.
Hyper motivé et gonflé à bloc je double Pascal et entame la montée à un
rythme soutenu et régulier. Tous les 100mD+ je m’enfile une bouchée de
gâteau Chouchou et bois très régulièrement. Je mettrais 1H15 pour avaler les
789mD+. Je suis content.
Montée du Maïdo
Content le Bento !
Arrivée au sommet, km 121, Hélène est à nouveau là pour m’encourager. Elle m’accompagne 20mn jusqu’à
la zone de ravito située sur l’arête du Piton des Orangers. La vue sur Mafate est exceptionnelle.
Cirque de Mafate depuis Ravito Piton des Orangers
Piton des Orangers
Pascal arrive sur zone. Nous nous réhydratons et repartons pour une longue descente de 1800m de dénivelé
sur 12km ! Rien que ça ! Pascal me supplie de lui accorder 5mn de sommeil à l’ombre de Tamarins. Accordé.
Après avoir vu passer une bonne dizaine de concurrents et 5mn (et pas une mn de plus !) je réveille mon
coéquipier qui a miraculeusement récupéré. En petite foulée nous descendons le chemin assez roulant, nous
redoublons pas mal de coureurs qui marchent et arrivons à l’Ecole de sans Souci où des petites crêpes nous
attendent. Miam. Confiture, Nutella etc…J’en mange 4 ou 5 avant de repartir pour la rivière de galets puis une
petite montée de 200mD+ dans des chemins qui ressemblent plus à des décharges publiques pour rejoindre la
2ème base vie au Stade de Halte-là.
6/
Départ du stade Halte Là
Les chemins Ratineau et Kaala qui nous attendent sont très
techniques ! Nous dérapons sans cesse et nous livrons à de
véritables acrobaties pour évoluer au travers de blocs énormes
et d’une végétation dense. Les 1er du trail de Bourbon nous
doublent à vive allure rendant alors notre progression encore
plus incertaine. Nous avalons à nouveau 645mD+ et presque
20km pour atteindre le ravito de la Possession qui se fait désirer.
Toutes les informations des supporters nous leurrent, tantôt il
reste 800m alors que la réalité est plutôt 3km. De même les
20mn nécessaires se transforment en 40mn….Peu importe, à la
Possession il ne nous reste plus que 20km à parcourir pour en
terminer, une rigolade.
Nous récupérons nos sacs de délestage et à nouveau je tombe sur Michel attablé qui me dit être encore en petite
forme. Il n’arrive plus à manger et tout juste à boire. Décidément ! Pascale quant à elle souffre d’une tendinite.
Heureusement une équipe de podologue la strappe, soignent quelques ampoules à Pascal et à moi. Hélène
nous a rejoint et c’est un peu frustré que je la quitte, j’aurai bien partagé un carry de poulet avec elle mais les
accompagnateurs ne peuvent pénétrer dans la zone des coureurs. Michel et déjà reparti lorsque nous quittons
à 3 (Pascale, Pascal et moi) le Stade. Nous ne le retrouverons qu’à l’arrivée. Qu’a-t-il pris ?
A 19H00, nous sommes désormais arrivés sur la côte et longeons, à la frontale, la route pour atteindre le
mythique “chemin des anglais” qui nous conduira à Grande Chaloupe. Ce maudit chemin est constitué d’un
pavage relativement défoncé de pierres volcaniques. Le soleil les a bien chauffé toute la journée et à la tombée
de la nuit c’est sur un tapis rayonnant sur lequel que nous progressons. Super.
Bizarrement je me sens en jambe et allonge le pas. Je profite d’un gros rocher pour me poser et attendre mes
coéquipiers en contemplant la nuit noire, je suis seul sur le chemin. Le cadre est insolite.
Arrivés à Grande Chaloupe, une dernière grosse montée nous attend jusqu’au Colorado (829mD+), avec un
petit ravito intermédiaire à la maison forestière de Saint Bernard. Pour atteindre ce ravito, nous progressons
dans des canyons d’une verticalité impressionnante sur un sol sableux ! J’aurais bien aimé voir de jour la
configuration du terrain. Au ravito de Saint Bernard, avec la fatigue je pensais être arrivé à Colorado. Au
pointage on m’annonce qu’il faut encore parcourir 3,9km. Dur ! Soudain ma frontale s’éteint. Je m’arrête pour
changer les piles et m’aperçois qu’il m’en manque une, la poisse. Mes coéquipiers sont déjà loin. Heureusement
j’ai une lampe de secours mais qui se révèle rapidement inefficace. J’accélère pour rattraper mon équipe au
ravito de Colorado. Nous voyons alors les lumières de Saint Denis, c’est la fin : 4,2km et 630 de dénivelé
négatif pour atteindre le stade. Depuis Roche Plate, où je pointais en 624ème position, je n’ai fait que progresser
dans le classement au scratch. A Colorado je me retrouve en 502ème position. Me sentant en grande forme je
demande à mes coéquipiers s’ils voient un inconvénient à ce que je parte à fond pour arriver sous les 500 !
Pascal râle un peu, il ne comprend pas cet esprit de compétition et préfère finir la course ensemble puisque
nous l’avons couru quasiment tout le temps ensemble. Soit, alors on ne traine pas !
Pendant toute la descente sur Saint Denis, je suis de très près Pascale, enfin plutôt son faisceau de lumière. J’ai
mal pour elle avec sa tendinite. Le chemin ne nous épargne pas et j’imagine que chaque impact doit être pour
elle une véritable décharge. Elle m’impressionne.
Nous entamons les derniers lacets et la musique résonne depuis le stade de la Délivrance. Quel nom évocateur !
Nous traversons un pont, les supporters sont déchainés et juste avant de pénéter dans le stade nous cherchons
Pascal qui était devant. Pas de Pascal, mais que fait-il, où est-il passé ? Avec Pascale nous nous décidons
finalement à rentrer dans le stade. Soudain Pascal revient vers nous, nous franchissons la ligne d’arrivée tous
les trois, comblés.
7
Je pointe en 499ème
position : YES! Merci à
toi Pascale de m’avoir
laissé franchir le ligne
d’arrivée devant toi. Et
encore bravo pour ton
podium.
Comme séance de décrassage, le lendemain nous allions
visiter , Hélène, Sylvie, Pascal et moi, le cratère Dolomieu
(alt. 2522m) au Piton de la Fournaise, petite randonnée de
cinq heures ;-)
Arrivée groupée au stade de la Délivrance
dimanche 26 octobre 2014 à 0H52’
Heureux!!!
Plein les pattes
Plan Philippe