COURSE: La grande course des TEMPLIERS            Nant (12)


Distance: 66,8 km      D+ 3000 m                Date: 23/10/05                Web

Les RÉSULTATS

PRENOM CAT TEMPS PLACE/TOT PLACE/CAT
PATRICK G. VM1 9 29 19 406/ 1533 177/ 642
CLAUDINE M. VF2 12 29 13 1378/ 1533 19/ 29
MICHEL M. VM2 12 29 13 1377/ 1533 204/ 237

Informations complémentaires, meilleur temps et effectif par catégorie:
SM 474 VM1 642 VM2 237 VM3 38 VM4 1
6 30 38 ? 7 11 49 8 26 49 13 28 12

SF 42 VF1 67 VF2 29 VF3 1 VF4 0
7 29 33 7 48 45 8 04 56 10 51 45


Compte rendu de CLAUDINE  M.

Préambule:

        Les coureurs du GAG connaissent l'éclectisme de Claudine et Michel M. qui les a conduit à participer à de nombreuses épreuves prestigieuses de grande difficulté. Mais, parmi les très grandes épreuves, il restait la plus réputée que Claudine n'avait pas courue : Les Templiers.
        Elle était donc très motivée pour affronter ce trail mythique et disposait pour cela d'atouts majeurs: son potentiel, sa détermination … et un coach-coureur hors pair en la personne de Michel.
        Elle a donc gagné son challenge et nous fait partager sa grande course dans le récit qui suit.


Les TEMPLIERS  2005

        Cette course m'a longtemps fait rêver mais je n'osais pas m'aligner au départ de cette épreuve, consciente du challenge que cela représentait pour moi.
        La distance n'était pas un souci, le problème était de passer au travers des différentes barrières horaires. Michel m'avait promis que, si je m'entraînais correctement, il prendrait le départ avec moi.

        Nous rentrions de l'UTMB (Ultra Trail du tour du Mont Blanc le 26 Août 2005) où nous venions d'aligner 72 km et 3500 m de dénivelé positif, le moment n'était-il pas choisi pour enchaîner , un mois et demi après, sur les Templiers ?.
        J'en parle à Michel: si je m'engage est-il d'accord pour m'accompagner  ?  Il est d'accord, c'est bien parti !
        J'en parle également à Anne, ma compagne de route sur l' UTMB (nous ne nous sommes pas quittées durant 17 heures 39 mn): elle proteste à cette proposition et puis, me dit-elle, les inscriptions sont closes.
        Magie du portable, dix minutes après je me suis renseignée: on peut encore s'inscrire.
Pour moi la décision est prise: c'est cette année ou jamais !
Anne veut une nuit de réflexion, mais je sais qu'elle ne me laissera pas prendre seule le départ de crainte de le regretter.   

        C'est fait, nous sommes inscrits, Michel nous a préparé nos plans d'entraînement, il n'y a plus qu'à …..

Cette fois, contrairement à l'UTMB, nous avons décidé de faire chacune notre course. Anne est un peu plus rapide que moi et je ne veux pas me laisser entraîner par son allure.


        Jour  J – 1: il fait beau; le matin avec Michel nous effectuons tranquillement la première montée de la course, question de rester dans le coup, puis nous allons à la remise des dossards;  c'est un moment convivial où, chaque fois, nous rencontrons des copains, où nous faisons le tour des stands et où nous avons envie de faire toutes les courses proposées..

        Jour J,  4 heures du matin: nous sommes réveillés par des éclairs et l'orage. Il pleut des trombes d'eau. Zut, ça va être la galère.  Et bien non, le temps de prendre un bon petit déjeuner et ce ne sont plus que des petites gouttes.
        6 heures: départ du gîte avec les copains.
        6 heures 20: ça y est, on s'aligne sur la ligne de départ; quelques photos "souvenirs"
clac, clac….et puis la musique, les flambeaux rouges dans la nuit, le coup de "canon" et nous voilà trottinant sur le macadam.
    
        Nous partons très lentement, comme prévu, et petit à petit toutes les petites lumières des frontales s'étalent comme un long ruban devant nos yeux. Anne qui piaffait nous a déjà lâchés.
Nous nous retournons, il n'y a plus grand monde derrière.
Et puis la première vraie côte, pas très longue mais  "grasse" du fait de la pluie. Les chaussures glissent, peut–être qu'à cet instant les bâtons auraient été les bienvenus.

        Sauclières, premier "couperet", nous passons dans les délais, nous n'avons que 7 petites minutes d'avance.
Nous croisons des copains qui nous encouragent  et m'informent qu'Anne est à 1 ou 2 minutes devant.
Nous trottinons le long de la voie ferrée avec une coureuse qui se fait du souci car sa poche à eau fuit.
    
        Je me sens bien, Michel me dit de ne pas aller trop vite, et puis, juste devant nous, Anne.
Elle n'est pas bien, un coup d'hypoglycémie; je la double tout en l'encourageant. Michel reste un peu avec elle et lui donne de quoi s'alimenter.
Mes sensations n'ont jamais été aussi bonnes. Je me sens "pousser des ailes"; Michel me dit encore de ralentir, c'est bien la première fois que j'entends ça de sa bouche.
Petite côte avant la Dourbies, j'ai envie de doubler. Nous dépassons un copain, Philippe, qui est bien plus costaud que moi mais il n'en peut plus, d'ailleurs il abandonnera malheureusement un peu plus loin.

        km 35: Dourbies, 19 minutes d'avance, on est bien. Je me ravitaille, pain, fromage, café. Je remplis ma poche à eau. Nous sommes prêts à repartir quand Anne arrive, en pleurs. Elle a souffert mais elle est là. Je lui donne quelques conseils  et nous repartons tranquillement avec Michel.
Nous doublons pas mal de concurrents ce qui me laisse penser que je suis plutôt bien à ce moment de la course.

        Nous atteignons la crête du Suquet puis entamons une grande descente vers Trèves où nous arrivons avec 35 minutes d'avance pour 45 kilomètres de faits; on tient le bon bout.
Petit à petit nous gagnons du terrain; rien n'est encore acquis mais mon espoir de voir finir la course est de plus en plus grand car je n'ai pas de coup de pompe.
Une belle montée en pente douce où nous gagnons toujours du terrain  et puis la descente sur St Sulpice, technique, très technique, avec des cordes pour nous aider  car c'est gras et ça glisse. Michel qui avait été cool jusque là perd patience, car bien sûr il trouve qu'il n'y a qu'a se laisser aller, et moi je freine le plus que je peux. Je sais que je n'ai pas la bonne technique mais j'ai la trouille en descente et il faut faire avec.
 Belle chute en arrière, je casse le lacet de ma chaussure, elle ne me tient plus au pied; Michel me presse alors que nous sommes bien dans les temps …tout le monde ne peut pas être bon en descente!    

        St Sulpice, km 57: dernière barrière horaire et nous avons 1 heure d'avance, le grand bonheur.
Plus de stress, la course est maintenant quasi acquise, sauf blessure ou chute grave.
Je répare mon lacet, prend le temps de me relaxer et de profiter enfin de tout ce qui m'entoure, sans aucune appréhension.
Après un long arrêt nous repartons, il faut bien finir les 10 kilomètres qui nous restent.
Quelques kilomètres et puis dans une descente où Michel est encore en train de m'expliquer la technique de descente: Anne ! Elle nous double toute contente;  je n'essaie pas de la suivre, maintenant pour moi la course ce n'est que du plaisir, le temps ne compte plus.

    Dur le Roc Nantais, la montée n'en finit pas; il y a des râleurs derrière moi dont un au bord de la crise de nerf …..et puis la grande descente vers Nant et que du bonheur .

    Je passe la ligne d'arrivée en 12 heures 28 mn, Anne est arrivée 10 minutes avant moi.

C'est super, nous avons atteint encore une fois un objectif qui me tenait tant à cœur " faire la Grande Course des Templiers"



Claudine


Et aussi !

        Il y avait dans la course Patrick G. qui voulait d'abord s'inscrire sur l'Endurance Trail , annulé, ce qui lui a permis de faire une très bonne course des Templiers.
En bonne forme il a su bien gérer les nombreuses difficultés  du parcours pour terminer pas trop éprouvé avec une bonne performance: