Distance: 159 km ( 4 + 125 + 30) Date: 14/09/03 Web
NOM | CAT | Natation | Trans. | Vélo | Trans.2 | Course | TOTAL |
WILLY V. | SM | 1 27 18 | 0 08 11 | 4 38 16 | 0 06 23 | 2 38 53 | 8 59 01 |
( 664 ) | ( 400 ) | ( 107 ) | 356/ 796 | ||||
CHRISTIAN M | . VM1 | 1 33 19 | 0 05 24 | 4 59 35 | 0 04 21 | 3 03 32 | 9 46 11 |
( 745 ) | ( 621 ) | ( 365 ) | 580/ 796 |
Informations complémentaires:
1er | 0 53 07 | 0 02 16 | 3 34 30 | 0 01 43 | 1 55 33 | 6 27 09 | |
( 16 ) | ( 2 ) | ( 1 ) | ( 1 ) | ||||
BENOIT L.(1998) | 1 30 00 | 0 | 3 45 00 (107 km) | 0 | 2 54 0 | 8 09 00 |
Nous savions que certains coureurs du GAG étaient des athlètes polyvalents, et qu'en
particulier Christian M. et Willy V. pratiquaient avec bonheur ( ! ) le triathlon.
Le hasard, qui quelquefois fait bien les choses, a voulu qu'ils participent tous les deux à
la même édition du réputé Triathlon de Nice, dans lequel ils ont vaillamment lutté pour
surmonter toutes les difficultés et franchir la ligne d'arrivée.
Ils nous relatent leur épreuve en sachant que tous les coureurs du GAG sauront lire entre les
lignes pour ressentir leurs émotions et apprécier leurs qualités physiques et (surtout) morales.
Mon Triathlon de Nice, édition 2003
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Depuis plusieurs années Christian a en tête de faire le super triathlon d'Embrun et, dans cette perspective, il lui fallait d'abord se tester sur un grand triathlon, d'où son choix pour le triathlon de Nice qu'il nous présente succinctement.
Les conditions de course
Parcours: le Triathlon de Nice 2003 couvre 159 km au total répartis entre:
- 4 km de natation en méditerranée, au départ de Nice, sur un circuit balisé par des
bouées (800 m vers le large au sud, 1600 m vers l'ouest, 100 m vers le nord, 1500 m en retour vers
le nord-est )
- 125 km de vélo en une seule boucle au départ de Nice. On se dirige d'abord au sud -ouest
vers St Laurent du Var, puis nord-ouest pour monter au col de Vence et à Coursegoules
( km 43, altitude 1001 m ); on continue au nord-est puis sud-est pour
descendre au pont de la
Manda ( km 72, altitude 65 m ), on repart ensuite nord-est pour monter à La
Prairies ( km 87, altitude 531 m
), redescendre aux Tourettes ( km 90, altitude 371 m ), remonter aux Ruines de Châteauneuf ( km 97,
altitude 628 m ) puis on redescend vers le sud pour rejoindre Nice.
- 30 km de course à pied en courant d'abord en bord de mer pour se diriger à l'ouest vers
Villefranche/ mer avec une petite montée puis retour à Nice; le parcours est constitué de 2
boucles de 15 km.
Météo: le matin au départ pluie abondante puis le soleil se lève juste avant la natation et brillera jusqu'au soir; vent de sud-est violent; température voisine de 12 °C le matin au départ.
Organisation: très bonne, rodée par une longue expérience car il s'agit de la 23 ème édition de ce triathlon de Nice. 1100 inscrits et 796 arrivants classés dans les délais.
Ambiance: plutôt tendue car pour la plupart des participants c'est "le grand jour" et l'épreuve de vérité.
Et maintenant l'épreuve
Natation: Christian fait un bon parcours, à un bon rythme sans trop brûler
d'énergie car il faut gérer ses réserves. A un passage de bouée il reçoit un coup de pied
involontaire et anonyme qui lui vaut un bel hématome … ça démarre fort !
Vélo: malgré de nombreuses répétitions et vérifications Christian
constate en prenant son vélo qu'il a oublié la trousse de secours et qu'il sera hors jeu au
moindre incident … angoisse!
Il pédale donc très prudemment, alors que le vélo est son point fort, et ne se livre à fond que
dans les cinq derniers kilomètres pour réaliser un temps quand même correct.
Course à pied: un peu troublé par cet incident du vélo ( oubli de la trousse de secours ) Christian prend le départ du 30 km sur une base qu'il voulait raisonnable de 12 km/h … mais il se trompe d'allure et adopte d'entrée 4 minutes au kilomètre soit 15 km/h ce qui ne pardonne pas dans ce type d'épreuve. Au km 6 il n'arrive plus à assurer le train et constate son erreur: il n'y aplus qu'à gérer au mieux ses forces restantes pour aller au bout … bien content d'arriver. Ouf ! La journée aura été riche en émotions intenses de toutes natures.
Mon Triathlon de Nice, édition 2003
Samedi 13/09/03, 23 heures: au lit. Quelque peu nerveux, j'éprouve certaines
difficultés à trouver le sommeil. Je n'arrive pas à gérer la pression que je me suis supposée
mise depuis un mois.
Ajoutez l'apparition de la pluie et des orages et c'est maintenant le stress qui s'empare de moi.
A 4 heures du matin, nos trois montres nous réveillent en fanfare. Tous les
trois nous constatons que la pluie et les orages n'ont pas cessé.
Après avoir englouti un bon petit déjeuner, à 5 heures nous prenons la direction de Nice (nous
étions logés au VVF de la Colle Loup), dans le noir, sous la pluie. Le silence règne dans la
voiture, il est significatif d'une atmosphère plutôt tendue.
Arrivés à Nice à 5 heures 45, nous cheminons tête baissée jusqu'à la
ligne de départ, en faisant une halte sous le porche du Casino pour nous abriter, avec l'espoir que
le déluge cesse. Malheureusement il n'en sera rien, et nous voilà désormais contraints et forcés
de rejoindre le parc à vélos sous la pluie, ce qui n'a pas facilité le travail des tatoueuses
chargées de nous identifier avant le départ.
Quoiqu'il en soit une lueur d'espoir naît à la suite de l'annonce d'un officiel précisant que le
temps allait se lever. Quelque peu circonspect, je me forçais à y croire. Arrivé à mon
emplacement, la pluie cesse de tomber: les dieux ont adhéré à notre cause et, en ce qui me
concerne, je me sens revivre.
J'en profite pour me déshabiller, enfiler ma combinaison et préparer mes affaires pour les
transitions.
Juste le temps pour nous de prendre la température de la Méditerranée et à
7 heures le départ est donné. Le stress est plus que palpable et me permet de me réchauffer
puisque j'ai eu le temps d'uriner trois fois dans ma combinaison avant d'entrer dans l'eau. Pour
être chaud, j'étais chaud !
Ceci dit, j'ai des circonstances atténuantes, car 4 km de natation m'attendent.
Bercé par la houle, pas le temps de s'endormir; je suis ceux que je peux suivre pour ne pas louper
les bouées, en restant à l'écart pour éviter les coups car nous sommes quand même environ 1000
dans l'eau.
Et là, le bonheur n'est pas dans le pré, eh non, le bonheur est dans l'eau avec une température
de l'eau supérieure à celle de l'air et un soleil qui pointe le bout de son nez tout doucement,
nous laissant découvrir un magnifique ciel bleu.
Après 1h 27' environ je sors enfin de l'eau, satisfait de m'être dépêtré de cette épreuve.
Je rejoins sereinement et très tranquillement mon vélo et m'assois pour
ôter ma combinaison.
Prenant le temps d'ingurgiter quelques cuillérées de ma mixture "magique" ( semoule +
cacao + miel
+ nutella ), je m'habille en cycliste; ceci dit ça n'a rien à voir avec le numéro de
transformiste d'Arturo Braccheti: il m'aura fallu plus de 8 minutes pour me changer (il me reste du
travail à faire !).
Je suis par conséquent crédité du 799 ème temps, mais la course est longue alors qu'importe.
La première partie du parcours vélo se fait le long de la "promenade des
Anglais" et, après
7 km de plat, les hostilités commencent avec quatre grosses bosses m'obligeant à mettre tout
à gauche et grimper en danseuse.
S'ensuit l'ascension du Col de Vence. Il fait beau, le soleil monte doucement et le moral est au
top, tout comme la vue que nous avons sur la baie. Telle une fourmilière se déplaçant, nous ne
formons qu'un seul groupe en file indienne, serpentant dans l'arrière pays niçois.
Après 26 km d'ascension et de bonnes sensations (15 km/h), c'est la bascule: 3
petits kilomètres de descente (pour nous mettre en appétit) et ça remonte pendant 3 km. A l'issue
de cette dernière bosse, je me lance sur un rythme effréné dans cette fameuse descente de 30 km (
65 km/h de pointe), sans oublier de disposer correctement sur mon buste ma couverture de survie.
Ceci étant la vigilance est de rigueur, il nous faut éviter les quelques pierres qui se sont
décrochées de la montagne et anticiper le freinage pour les gros virages.
La seconde partie du parcours se montre encore plus technique, les relances
sont systématiques et sollicitent violemment le physique; l'avantage c'est que ça rend la descente
moins monotone.
Après s'être enivrés des magnifiques paysages qui nous entourent, nous retrouvons la civilisation
et du terrain plat. Heureusement, seulement 4 km sont à parcourir avant de retrouver le merveilleux
arrière pays niçois.
Et c'est reparti pour 10 km d'ascension, pour mon plus grand plaisir. Les écarts se creusent et
rendent par conséquent les dépassements moins nombreux; peu importe, je fais ma course pour finir.
Au sommet, à Aspremont, j'en profite pour faire une petite pause, juste le temps
de satisfaire un besoin naturel et j'enfourche ma monture. Je me rappelle avoir eu un petit mot pour
elle: je la priais de ne pas me lâcher.
Durant la descente, j'ai récupéré de mes efforts afin de mettre un dernier
coup de collier dans la dernière ascension. L'ultime bascule, à Châteauneuf, annonce la fin des
difficultés, pour ce qui est de l'épreuve cycliste. quoique !!!
Jusqu'au parc à vélos, la pente n'est pas très importante, en revanche on ne peut pas en dire
autant du vent. Moi qui pensait récupérer dans la descente, je me suis vite résigné à
m'accorder un instant de répit; me voilà reparti au combat.
Je maudis ces rues si larges qui nous exposent sans le moindre soupçon de compassion à ce foutu
vent. Heureusement qu'il s'agit de la dernière partie du parcours vélo parce que le moral en prend
un sacré coup dans de telles conditions.
Après un long passage dans le tunnel, la promenade des Anglais s'offre à nous.
A la descente de vélo, j'éprouve des sensations difficilement
définissables, à la fatigue se mêle un enthousiasme soudain à l'idée d'en découdre avec les 30
km de la course à pied qu'il me reste à parcourir. Je prends soin de me changer, sans
oublier mon appareil photo qui me permettra d'immortaliser les derniers moments de souffrance, avec
en arrière plan le décompte des kilomètres.
Le challenge qui s'offre à nous est non seulement de couvrir les 30 km mais il nous faut également
affronter le vent et ses rafales atteignant les 60 km/h.
Je m'arrête à tous les ravitaillements pour ingurgiter, sur les conseil d'un
ami: 1 verre de coca et 2 verres d'eau.
J'en termine avec mon premier tour et je rêve de mon arrivée. Il ne me reste "plus
que" 15 km pour savourer ce moment inoubliable. Un dernier arrêt très bref au 27ème km, le
temps de prendre une photo et à ce moment je sais que le plus dur est passé et que je tiens le bon
bout.
Je sens une pointe d'émotion m'envahir qui me donne des frissons. Et enfin le dernier virage avec
la ligne d'arrivée en point de mire. Juste avant la ligne je m'accorde un petit plaisir et par
fantaisie je pose pour la photo, réalisée de main de maître par mes soins, sous les
applaudissements de la foule massée sur cette dernière ligne droite.
Je suis fier de passer la ligne d'arrivée, après 8 heures 59 minutes d'effort et des images plein la tête d'un rêve devenu réalité.
Sitôt la ligne franchie, je ne me suis pas fait attendre pour rejoindre le carré des kinésithérapeutes.
En conclusion: bravo à Christian et Willy d'avoir réalisé une grande performance en
terminant cette très difficile épreuve du Triathlon de Nice, et merci de nous avoir fait partager
ces grands moments par leurs récits.