COURSE: RAID 28 de BURES/ YVETTE à HANCHES ( 28 )
Distance: 74.000 m Date: 19/01/03
RESULTATS:
Prénom |
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Temps compensé |
Marylène D. (capitaine) |
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Patrick D. |
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Jean-Luc D. (orienteur) |
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Yvon C. |
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Roland H. |
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Equipe GAG |
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Informations complémentaires:
-43 équipes au départ
-32 équipes classées (complètes et dans les délais)
- 7 équipes incomplètes
- 4 équipes ayant abandonné
-Temps des: 1er 12h 05' réel/ 5h 35' compensé (ORIENT' A FOND )
2ème 12h 43' réel/ 6h 13' compensé (CAP AVENTURE )
3ème 13h 09' réel/ 6h 39' compensé (RHONE ALPES AVENTURE 1)
4ème 13h 15' réel/ 6h 45' compensé (GAG)
32ème 16h 05' réel/ 17h 05' compensé (THE MONSTER TRUCK TEAM).
PREAMBULE:
Pour les "Raiders" du GAG, le Raid 28 de 2002 était celui du challenge pour les toutes premières places ... avec un succès relatif à l'arrivée (6ème quand même !).
Changement de décor pour l'édition 2003:
- d'abord nouvelle équipe obligée, suite à l'accident d'Alain et au retrait (lié) de Marianne,
- ensuite nouveau challenge pour cette équipe, où Marylène et Yvon sont venus rejoindre les "piliers" Jean Luc, Patrick, Roland: être classé, ce qui impose de terminer le Raid, équipe complète et dans les délais ... pas facile du tout !!
Ce contexte a favorisé une gestion de la course plus sereine qui a été bénéfique, en particulier pour l'orientation , tout en gardant la détermination et la cohésion qui font la force de cette belle équipe.
Ils ont donc réussi au delà de l'objectif puisqu'ils terminent à la 4ème place après un parcours qu'ils nous racontent dans les pages suivantes ... à lire pour revivre l'aventure !!
Un grand merci des nombreux supporters du GAG à tous les coureurs de l'équipe
pour ces instants privilégiés de dépassement de soi et d'amitié sportive.
CONDITIONS DE COURSE:
Temps: ciel couvert, température # 4°C, vent modéré de Nord Ouest, pas de pluie au départ.
La pluie tombe (bien !) de 9 à 12 h puis belles éclaircies dans l'après midi.
Parcours: bon ... mais difficile, voir les commentaires.
Organisation: très bonne maîtrise de l'épreuve qui, bénéficiant d'améliorations, permet (enfin) de classer davantage d'équipes sans diminuer les difficultés pour les équipes de tête. Néanmoins, point négatif: le texte de la feuille de route ne correspond pas à la dernière édition d'une carte !
COMMENTAIRES de MARYLENE
Les préliminaires:
JUIN 2002: au cours d'une soirée entre raiders Roland et Jean Luc me proposent d'être, pour cette édition 2003, la féminine de l'équipe du GAG qui serait alors constituée de Jean Luc, Roland, Patrick, Yvon et Marylène.
L'objectif de l'équipe, et de Marylène en particulier, étant de terminer cette épreuve dans les délais impartis.
Après avoir mûrement réfléchi ( jusqu'à fin septembre) et pris en compte le forfait malheureux d'Alain, la proposition faite à Yvon d'intégrer l'équipe et son acceptation, ma décision est prise: le GAG présentera une équipe dont je serai la féminine.
Octobre se passe, Novembre se passe, chacun s'entraînant dans son coin, personne ne parlant d'inscription au Raid, chacun avançant ses propres alibis, plus ou moins "foireux" comme dirait notre chef vénéré: des douleurs, manque d'entraînement ...
Enfin la décision est prise: nous y allons.
Décembre: entraînements sérieux, grandes sorties, séance de nuit préparée par nos deux "coatchs" favoris Gérard et Roger, et nous voilà partis .
Les 18 et 19 Janvier 2003:
Journée détente (ou stressante au choix) pour les raiders. Rendez-vous est donné à 22 heures pour un top départ à 24 heures du gymnase Chabrat de Bures / Yvette pour Hanches ( au Nord Est de Chartres).
Là, comme à l'accoutumée, une partie du staff GAG est là: Roger, Gérard, Monique, Isa, Jean, Valentin, Jean Pierre, Michel, Charles, Didier, Pascal, Anne Marie, Thierry, Alain M., Marianne, Alain R., Angélique, Johnny, Lucile, pour nous encourager, stimuler, l'esprit GAG quoi ...
Zéro heure: je réussis à récupérer les documents de route que je remets à Jean Luc, maintenant on commence à voir ce qui nous attend tout au long des 74 kilomètres:
-8 PS Poste de Sécurité (traversée de route ... )
-2 PC Point de Contrôle (barrières horaires, toujours redoutées)
-33 Balise pénalisante ( augmente le temps de course si elle n'est pas atteinte)
-2 Spéciales orientation avec balises bonifiantes (réduisent le temps de course)
-1 course d'orientation avec traçage (azimut, distance) avec 6 balises
-1 course d'orientation avec carte déjà tracée avec 8 balises
-9 passages obligatoires, avec équipe complète, disqualifiants:
-PS 2-3-5-6-8-9-10
-PC 1-2
L'équipe du GAG est prête:
-Orienteur "chef" : Jean Luc
-Orienteur adjoint : Yvon
-Pointeur : Patrick
-Coureur-Protecteur (du Capitaine !) : Roland
-Capitaine : Marylène
"YAPUKA" s'orienter et courir !!!
Nous voilà partis: Bassin de Bures- Bassin des Coupières (Gif)- Ecole des Sablons; Jean Pierre, Gérard, Roger nous surveillent près du PP 1 et du PS 1 ( D906 avant le cimetière).
Bois d'Aigrefoin, Château d'eau avec la PP 2, nous sommes sur notre parcours du mardi dans le Bois d'Aigrefoin.
Bientôt la PP 3 dans la descente vers Châteaufort ( Fond de la Cure-ruisseau/ GR ).
Nous longeons les pavillons dans le Bois de Cressely pour trouver la PP 4 au pied du pylone-no problème.
Premier arrêt boisson thé chaud, plus repérage pour nos deux orienteurs Jean Luc et Yvon.
PS 2, à la traversée de la route D 938 au niveau Châteaufort/ Cressely; là aussi nos Gagmans nous attendent pour nous encourager. Pointage de l'équipe qui poursuit vers la PP 5.
Nous sommes toujours sur nos terres mais cette dernière balise ( PP 5) nous retarde un peu; nous la trouvons bientôt au bord d'une pièce d'eau.
Nous poursuivons par la descente d'un chemin caillouteux, nous virons sur la gauche pour trouver et pointer la PP 6 avant d'entamer le chemin qui longe la Mérantaise.
A cet endroit encore nous emprutons un parcours connu et, un bon kilomètre après l'escalier, nous pointons la PP 7.
Suivant toujours la Mérantaise nous arrivons au lavoir où nous faisons un nouvel arrêt: thé chaud et repérage des balises.
Nous grimpons (à la marche), nous descendons, nous courons, nous cherchons la PP 8.
Il y a dans cette zone 3 ou 4 équipes qui cherchent également. Jean Luc nous amène sur la balise sans problème.
Nous grimpons, grimpons pour aller vers la PP 9 qui nous pose vraiment problème.
Nous n'avons pas dû arriver par le bon chemin, nous pataugeons (et pas seulement dans la boue !) et avec nous des dizaines de lucioles sur 20 m2, une multitude d'équipes ... mais nous ne sommes pas dans la bonne parcelle.
Jean Luc et Yvon finissent par s'en rendre compte; enfin la voilà cette sacré PP 9.
Nous continuons notre progression, notre moral n'est pas atteint malgré le temps perdu sur la PP 9.
Toujours dans la forêt de Port Royal nous pointons la PP 10 au voisinage du "Grand Cèdre" .
Tout va bien.
PS 3, traversée de la D 91. Surprise: il est 2h 40 et nos amis sont toujours là, affrontant le froid pour nous encourager.
TUROOM pointe l'équipe du GAG qui porte le N° 28 ... vous avez dit Raid 28 ?
Nous entrons dans le Bois de la Garenne; quelques 200 mètres plus loin arrêt: thé (refroidissant) et balisage sur carte par Jean Luc et Yvon.
Nous reprenons le chemin parallèle à celui du parcours de santé et nous arrivons sans problème sur la PP 11.
L'équipe est confiante, tout va bien; pour ma part j'ai déjà des douleurs à la jambe droite, because?
J'avale deux Advil et tout ira mieux.
PS 4, parking. CO (course d'orientation) en azimut. Traçage des balises par Jean Luc et Yvon aidés par Patrick. Avec Roland nous marchons pour ne pas trop nous refroidir. Repérage fait nous repartons tous les cinq (avec d'autres équipes) sur ce parcours de CO qui pour moi est un aspect inconnu de ce Raid.
Jean Luc s'éclate, c'est le cas de la dire; il nous amène au pied de chaque balise sans aucune difficulté. J'en reste "baba", bravo, elles sont toutes pointées !
PS 5, encore une fois pointage de l'équipe au complet, nous continuons notre progression en zone urbaine.
PP 12, entrée dans une espèce de chemin de halage avec une rivière sur notre gauche; au bout de ce très long chemin ((plusieurs kilomètres) on arrive à la P 13.
PP 13, une équipe nous talonne; il tombe une fine neige depuis un bon moment; le chemin est
très herbeux et plein d'ornières puis nous retrouvons le bitume et une zone industrielle.
PP 14, la gare de Coignières, les passages souterrains piétonniers (SNCF) qui amènent au PC 1.
PC 1, pointage de l'équipe par Patrick Pilorget lui même. Là, Jean Luc demande notre position (celà lui tenait à coeur): le GAG est en 6 ème position !
Nous sommes tous les cinq hyper contents sachant que l'objectif est de franchir la ligne d'arrivée bien sûr, mais dans les délais impartis. Inconsciemment nous savons tous, à partir du PC 1, que nous ferons une place dans les dix premières équipes; nous sommes confiants et poursuivons donc notre chemin pour pénétrer dans le Bois des Hautes Bruyères pour la PP 15 ; Patrick a un coup de main pour pointer : une merveille !
Direction la PP 16: la Source de la Fontaine des Pères; à cet endroit nous cherchons et recherchons, nous sommes plusieurs équipes ensemble dans cette zone.
Tout à coup Yvon la voit, nous nous faisons les plus discrets possible et repartons après avoir pointé la balise; le terrain monte bien.
A l'abri des autres raideurs nos orienteurs décident de ruser, nous pointerons la PP 18 puis la PP 17 et enfin le PS 6 car une équipe (laquelle ??) a tendance à nous marquer "à la culotte"; autant vous dire qu'entre la PP 18 (que nous n'atteignons pas tout de suite) et la PP17 la ruse était de taille: traversée très sauvage à la Doignon dans les ronces et les fougères, le bonheur quoi !
Un bonheur qui paye: nous voici rendus au PS 6, équipe 28 au complet.
Nous entrons pleinement dans la forêt de Rambouillet à ce moment de la course; chemin assez long, carrossable, nous passons un portail: le bois; nous courons prudemment car le sol est jonché de rondins et de ronces; PP 19: no problème.
Nous marchons (courons) au cap en direction de la PP 20; la course nous mène à des vestiges romains; Jules (César) est même là pour nous filmer.
Le moral est bon. Patrick poincçonne la PP20, bien que selon lui les Romains auraient subtilisé la pince. Nous ne traînons pas sur place car déjà d'autres lucioles approchent. Il neige toujours.
Nous quittons les ruines et grimpons pour la PP 21; traversée sauvage (encore une, il y en aura plusieurs) merci papa Noël pour les guêtres que tu m'as apportées.
Piste cyclable, Route Montavale, nous ne trouvons pas facilement cette PP 21 et restons bien un quart d'heure sur place. Après une nouvelle lecture de Jean Luc et Yvon nous repartons; la balise est bien plus loin au bas d'un chemin extrèmement boueux, tellement boueux que je ne peux résister à m'y allonger (belle gamelle du capitaine !). Nous remontons ce même chemin , c'était une balise bleue qui vaut 40 minutes. Pas facile cette PP 21.
Nous continuons le moral toujours au beau fixe; de la boue, de la boue et toujours de la boue.
PP 22, un pont, nous approchons de la deuxième CO. Jean Luc continue à nous faire bien progresser. Le temps (météo) s'assombrit, la pluie arrive.
PS 7, nous y arrivons; la pluie continue, nous aussi. Contrôle et pointage Turoom.
Selon les bénévoles et au vu de notre parcours nous sommes bien placés, cet encouragement nous réconforte.
Direction PP 23, là encore nous ne sommes pas seuls comme d'ailleurs pour la PP 24, où Roland nous conduira au nez et à la barbe des autres concurrents qui resteront en contre bas de la parcelle.
Enorme chêne, magnifique. Encore une balise avant notre deuxième CO.
Notre accompagnatrice, la pluie, nous gêne sérieusement pour la vue.
PP 25, puis la CO, nous faisons notre course, chacun suit le rythme, nous avançons bien, tous très sereins.
Voici la 2ème CO, là encore Jean Luc se régale. Dès la 2ème balise de CO nous retrouvons des raiders, notre orienteur veut absolument les distancer; il nous fait presser le pas car c'est encore une équipe adverse qui risque de nous suivre.
Le pointeur a droit à ce moment de la course à son "engueulade" du jour (gentille).
Nous traversons des ronces, fougères ... La pluie tombe bien, nous terminons le parcours de CO dans un temps record ( c'est mon ressenti ) et nous avons surtout distancé les deux équipes rencontrées sur le parcours.
PP 26, le Dolmen, nous y voilà; le rythme baisse un peu, nous sommes bien trempés et la fatigue commence à se faire sentir. La pluie nous gêne surtout au niveau des mains et puis en Raid le petit matin est dur, le créneau 8 h- 10 h est le plus difficile.
Nous nous ravitaillons, gel - gel et puis du pain qui nous fait le plus grand bien (overdose de sucre). Nous nous motivons en espérant voir bientôt nos supporters au PC 2; encore un PS et une balise et nous y serons.
Un chemin détrempé, une pluie battante, des lumières au bout d'un chemin: c'est le PS 8.
Pointage de l'équipe 28, carton plein de bons encouragements des bénévoles-merci à eux- direction PP 27; elle est loin, nous sommes un peu atteints, un peu seulement (je vous jure que c'est vrai).
Le PC 2 nous stimule.Il pleut toujours, de la pluie, de la pluie, de la boue, de la boue.
Patrick et Yvon changent leurs gants détrempés.
PP27, nous y parvenons bien sûr; Patrick accomplit encore une fois sa tâche de pointeur.
Jean Luc est parfait, pas d'erreur, pas de doute, c'est le meilleur orienteur, il est en confiance.
Nous avons les pieds très très au frais because terrains très très humides.
Enfin le PC 2 approche. Il pleut, il pleut, cela dure depuis plus de deux heures.
Les voilà, Roger Gérard et Michel sont là avec leurs félicitations, leurs encouragements: l'esprit GAG, l'esprit GAG je vous le répète; eux aussi affrontent le froid et la pluie pour réconforter leurs cinq raiders.
Question, qui sont les victimes ? (NdR, allusion à des séquences "rigolotes").
Nous passons 4 à 5 minutes avec eux, le moral gonflé à bloc nous repartons.
Il reste 13 à 16 km de course, il est 10h 50', nous estimons qu'il reste encore 3 heures de course.
Nous repartons bien sûr en courant, et je vous l'avoue d'un très bon rythme ( nous avons 11 heures de course derrière nous). Il pleut toujours au PC 2 où les bénévoles nous annoncent que la PP 29 est supprimée, motif ? (NdR, probablement lié au désaccord carte-texte de la feuille de route).
Nous irons donc de la PP 28 à la PP 30; là encore et encore de l'eau. Nous n'avons pas eu durant le parcours de rivière à traverser, mais par contre nous avons couru plusieurs kilomètres dans de petits rus.
PP 28 pointée nous continuons. Patrick a un coup de barre, Jean Luc mal aux jambes et moi c'est guère mieux j'ai aussi les jambes en coton.
Il pleut toujours; nous courons toujours mais en alternant un peu marche et course.
A la sortie du bois repérage de carte, là nous apercevons au loin accrochée à un arbre, à 400 mètres au moins la balise 30. Patrick se dévoue bien volontiers au pointage, nous l'attendons; il récupère, nous repartons et là quelques mètres plus loin je materne Roland qui a les mains complètement gelées, il ne peut plus bouger les doigts. Je lui enfile tant bien que mal ses mouffles.
Encore deux PS et quatre balises et nous y serons à l'arrivée.
La PP 30 est pointée; j'aperçois au loin, et mes coéquipiers aussi des raiders: pas un mot dans les rangs, nous pensons tous à cette ligne d'arrivée; rien n'est jamais gagné, la ligne, la ligne, des kilomètres et des kilomètres, combien ? nous les comptons en silence dans notre tête.
Nous apercevons au bout d'une ligne droite au loin, au loin: Gérard, c'est le PS 9.
Derrière Gérard nous devinons nos copains. Nous y arrivons, leurs encouragements, leur enthousiasme nous font toujours et encore beaucoup de bien. Pointage au PS 9 et remise d'une photocopie de carte que nos deux super-orienteurs ont quelques difficultés à comprendre ... la fatigue évidemment. (NdR, petite critique vers l'organisation, cette copie de carte en noir et blanc, destinée à compléter un vide des cartes requises, n'était pas à la hauteur des autres documents de course).
Nous restons au PS 9 environ 7 minutes et nous repartons au pas de course (pas de course, tout est relatif, nous ne marchons pas c'est sûr). Chemin plus que boueux; la PP 31 paraît loin sur la carte.
Il ne pleut plus (enfin), nous courons toujours; pas un mot.
PP 31, nous y sommes. Patrick devient le fin poinçonneur de la Beauce ... et non pas des Lilas.
Encore un PS et deux balises, on n'y va, on n'y va.
Chemin, bord de champs plus, mais plus que boueux, impossible de trottiner.
Nous approchons du PS 10 en marchant, le terrain ne permettant pas autre chose.
Là encore Gérard, Alain, Marianne, Michel, Roger, Johnny, Lucile nous attendent avec toujours autant de gentillesse.
Encore quelques kilomètres, les plus longs, nous séparent de cette ligne (pas Maginot fort heureusement), 2 ou 3 kilomètres, on ne sait pas.
La voilà la PP 32, à la sortie du bois; nous approchons de la civilisation. La suivante (PP 33) est annoncée à 1 bon kilomètre de la PP 32. Patrick est le plus fatigué d'entre nous, il marche, il préfère réserver ses derniers soupçons d'énergie pour les derniers 500 mètres.
Je le pousse à courir, nous traversons le village, pour ma part avec enthousiasme; pressée d'en
finir avec l'épreuve, je redynamise mon mari.
Virage à gauche, la PP33 est là accrochée à une haie.
Au bout de la rue virage à droite, Alain et Bonnie apparaissent au loin; nous y sommes;
encore 500 mètres, puis Max, Hervé, Isa et Anne Marie en ligne de mire.
Main dans la main nous courons tous les cinq vers cette sacrée banderolle tant chérie depuis 13 heures et 15 minutes.
Voilà, c'est fini.
Embrassades, photos, champagne, hé oui !
Beaucoup, mais beaucoup d'émotions.
La suite du programme: troisième petite mi-temps autour d'une table et une soupe bien chaude.
Distribution des lots et podium pour les huit premières équipes arrivées (NdR, dont l'équipe n°28, le GAG, qui se classe 4ème !).
En guise de conclusion:
Epreuve difficile qui demande une préparation sérieuse, une concentration permanente de tous les équipiers.et surtout un état d'esprit de solidarité et d'amitié entre les cinq membres de l'équipe que je remercie et embrasse tendrement.
Merci, merci à tous.
Marylène
QUELQUES IMPRESSIONS de ROLAND
-Traditionnel départ du stade Chabrat.
-Retrouvailles avec tous les supporters du GAG.
-Pour l'équipe la tension est déjà au zénith ( étrangement le capitaine est calme ):
il est minuit c'est parti !
Notre GPS humain ( Jean Luc ) nous emmène sans problème jusqu'à l'arrivée.
L'accueil de nos supporters fut comme toujours très chaleureux, merci à eux !
Vive le prochain Raid 28 !!
Roland
COMMENTAIRES de PATRICK
Heureux encore une fois d'avoir couru cette épreuve ... et doublement heureux de l'avoir vécue (comme vous l'imaginez bien) avec le capitaine de cette édition 2003.
Pour ma part c'était ma sixième participation avec encore un nouveau parcours, de dénivelé moyen mais aussi boueux que certaines années.
Cette année il y avait une humidité permanente, sans traversée de rivière, mais nous avons couru et pataugé dans la boue et l'eau constamment.
Quelques petites chutes comme à l'accoutumée dont une aura pour conséquence une douleur permanente à la jambe droite sur le restant du parcours.
En fin de parcours deux "coups de barre" importants dûs à des tensions nerveuses personnelles, qui n'ont rien à voir avec la course mais qui malheureusement ont de petites répercussions sur le vécu de la course, car je ne pouvais plus courir.
Belle course, belle performance, sans tension, sereins durant toute l'épreuve ...
ce qui montre que le seul objectif de terminer la course reste l'élément essentiel pour la réussite.
Patrick
COMMENTAIRES de JEAN- LUC
3 , 2 , 1 , 0: il est minuit au stade Chabrat de Bures, ce samedi 18 janvier.
L'équipe Turoom, organisatrice du Raid 28, remet le dossier des instructions de course à chacun des capitaines de la quarantaine d'équipes participantes.
Minuit une minute: Marylène, ma capitaine, me remet les deux documents indispensables
à la navigation du raid: un extrait de carte au 1/ 100.000 entre Bures et Chartres, où sont positionnées 32 balises à découvrir, et un texte parfois sibyllin donnant leurs positions successives.
A quatre pattes sur le plancher, comme les autres équipes, nous étudions rapidement les précieux documents et transposons les premières informations sur les cartes IGN au 1/ 25.000 pour déterminer le parcours d'une balise à la suivante.
Patrick reçoit le carton de pointage qu'il faudra poinçonner à chaque balise, ainsi qu'aux points de contrôle qui assurent notre sécurité lors des traversées de routes.
Minuit dix: nous nous élançons tous les cinq en direction de la forêt de Rambouillet via les vallées de l'Yvette, de la Mérantaise et la forêt de Port-Royal.
Deux sortes de balises nous sont proposées: les vertes guident l'itinéraire, entraînent une pénalité en cas d'omission de pointage, et sont assez faciles à trouver car positionnées sur des éléments impotants proches des chemins (pylône, calvaire, intersection de parcelles); les bleues, non obligatoires, plus difficiles à trouver, nécessitent un petit détour hors chemin, mais donnent droit à un temps de bonification lorsqu'on les trouve. Les emplacements des balises sont toujours matérialisés par un détail inscrit sur la carte au 1/ 25.000.
Pour gagner, il faut donc tout trouver, mais l'équipe pourrait décider d'omettre certaines balises bleues au cas où un retard inopiné l'empêcherait de terminer dans les délais.
Ce Raid 28 comprend également deux courses d'orientation (C.O.) qui entrecoupent la navigation. La première "spéciale" se court avec une carte particulière au 1/ 10.000 contenant des informations précises sur le relief, le terrain, la végétation (petite dépression, trou, butte, talus, fossé, borne, clairière, fougères ou ronces, rochers, petites mares). Cette carte est déroutante car muette: il faut en apprendre par coeur la légende.
Turoom a choisi, pour la première C.O. dans la forêt de Port-Royal, que nous atteignons à 3 heures, de nous donner la position de ces balises supplémentaires par leur distance et leur azimut (angle par rapport au nord ) à partir d'un point fixe. Il faut donc, à l'aide d'une règle et d'une boussole, reporter ces coordonnées. La définition précise du poste permet un bon report (angle sud de l'étang, jonction de fossés, coude de ruisseau, arbre particulier).
Pour la deuxième spéciale, à l'extrémité ouest de la forêt de Rambouillet, la carte est toute tracée (pas de risque d'erreur de report).
Les gestes longuement répétés au cours de nos entraînements reviennent spontanément, et chacun assure son rôle dans la cohésion de l'équipe.
Utilisant une souche comme table à dessin, je reporte la position des cinq balises sur la carte de C.O.. Les quatre premières sont assez faciles, car posées en bordure d'étangs et d'un ruisseau.
La dernière est plus difficile, car l'arbre particulier qui la supporte est un houx qui, de nuit, malgré son port, ne se distingue pas aisément des feuillus qui l'entourent.
Franchissement de la Nationale 10 par un passage souterrain à Coignières: cela nous change agréablement des canalisations plutôt basses de plafond des années passées; une certaine forme de confort !
Nous filons ensuite vers l'ouest par des chemins détrempés et encore partiellement gelés, franchissant les diverses vallées de la forêt de Rambouillet. Il est 5 heures quand apparaissent quelques flocons annonciateurs de la ... pluie qui nous accompagnera une partie de la matinée.
Peu après le lever du jour, nous quittons le domaine du chêne, des ornières boueuses et des ronces pour entrer dans celui du pin, du sable et des fougères. Nous attaquons la deuxième épreuve spéciale de C.O., où il nous faut trouver huit balises dans de petites dépressions, jonctions de fossés, petit rocher; mais la lumière du jour nous facilite la lecture des cartes et du terrain.
La pluie arrive, et avec elle le froid qui engourdit les mains.
Le parcours s'oriente ensuite plein sud, vers Epernon. Les bois et chemins sont gorgés d'eau et rendent la progression difficile. Au gré des traversées de routes, nous avons la surprise et le réconfort de rencontrer nos supporters. A tour de rôle les premiers effets de la fatigue se font sentir, mais nous continuons à rattraper et à doubler d'autres équipes.
En vue du village de Hanches (entre Epernon et Maintenon), terme de notre équipée, nous exprimons notre joie et notre gratitude à Marylène, notre vaillante capitaine.
Sous le soleil enfin revenu nous franchissons la ligne d'arrivée à 13 h 15'; nous avons parcouru en totalité les 74 kilomètres, et avons pointé toutes les balises.
Bravo et merci à la centaine de bénévoles qui sécurisent la course, assistent les équipes défaillantes, mitonnent la traditionnelle collation de l'arrivée; des fidèles que nous retrouvons avec plaisir depuis plusieurs années.
Jean Luc
COMMENTAIRES de YVON
Point de départ de l'aventure du RAID 28
Patrick me fait un début de proposition à la mi-septembre pour participer à cette belle course afin de permettre à Marylène de finir l'épreuve en étant classée. Il me met l'eau à la bouche et l'idée murie dans ma tête pendant deux mois.
Juste après le cross RATP nous commençons les entraînements longs spécifiques au RAID 28, dont une sortie orientation de nuit de 5h 20', concoctée par nos deux compères Roger et Gérard, qui nous permet de cumuler du kilométrage, jusqu'à 85 kilomètres par semaine.
Le nouvel an passé je commence à sentir l'impatience d'en découdre avec cette belle épreuve, à laquelle je participe pour la première fois.
Enfin nous voilà au samedi 18 janvier
Nous arrivons au gymnase de départ, à Bures-sur-Yvette, à 22 heures. Nous passons à la vérification du sac et du matériel. On nous remet un bracelet d'identification.
Photo et présentation de l'équipe sur le podium; nous sommes à 45 minutes du départ.
Chacun s'installe dans sa concentration personnelle. Ensuite, à un 15 minutes du départ, vérification des porte-cartes prêts à recevoir les cartes IGN avant le départ.
5 , 4 , 3 , 2 , 1 , partez ! Marylène, notre capitaine court chercher les feuilles de routes que nous plaçons le plus vite possible dans les pochettes qui nous ont été remises.
Pour les cartes Jean Luc avait déjà estimé le parcours et installé les trois cartes.
7 minutes après le départ du chronomètre nous sommes dehors, prêts à affronter et les balises. Nous partons un peu vite mais nous calmons rapidement le jeu.
Le début de parcours consiste juste à suivre de la rubalise qui nous amène au PS 1 à Gif-sur-Yvette. Nous enchaînons les balises 2- 3- 4 dans le Bois d'Aigrefoin, en terrain de connaissance.
Avec Jean Luc, pendant que nous repérons les prochaines balises sur la carte, Marylène et Patrick nous prépare gentiment un bon thé chaud ( dès le départ, belle organisation !).
Arrivés au PS 2, sur la D 938 en bordure de Cressely, nos fidèles supporters du GAG nous font un coucou rapide, car dès le pointage effectué nous repartons vers la forêt de Port Royal où nous devons cherher pas moins de 6 balises. Parmi celles-ci la balise 9 bleue (bonifiante) nous fait un peu tourner en rond, mais nous la trouvons malgré tout grâce à la détermination de notre orienteur.
Ensuite, arrivés au PS 3 nous avons déjà pointé 10 balises. Nos supporters sont encore là pour nous encourager. Les signaleurs nous remettent la carte de la première CO. Nous la rangeons tout en continuant à avancer.
Nous pointons la balise 11 juste avant d'arriver au PS 4 où nous nous arrêtons un petit moment car il faut mesurer et tracerles points des balises de la CO qui débute à l'entrée du Bois de Trappes.
Nous enchaînons les 5 balises avec fluidité, même la dernière qui était bien cachée; Jean Luc a bien travaillé et nous a fait gagner un temps précieux.
Le moral est au beau fixe et les jambes nous portent toujours très bien.
Nous repartons pour enchaîner la balise 12 , à l'entrée d'un souterrain (heureusement
nous ne sommes pas obligés de l'emprunter car il y a 30 centimètres d'eau au fond), puis les balises 13 et 14 avant d'arriver au PC 1, sur la N 10 avant Coignières au 27 ème kilomètre.
Nous passons la partie la plus ingrate du parcours avant de nous retrouver à nouveau dans les bois, à commencer par le Bois des Hautes Buyères pour les balises 15 et 16 ( cette dernière étant bleue donc bonifiante).
Nous entrons dans la Forêt Domaniale de Rambouillet pour un long périple. Une équipe en profite pour nous "sucer la roue", nous décidons un choix tactique pour les larguer : nous pointons la balise 18 avant la 17. Mission accomplie, nous arrivons au PS 6 (km 36) en les ayant semés.
Nous repartons en direction des balises 19 et 20. Les ruines de la 20 ne sont pas faciles à voir sur la carte mais nous les trouvons grâce à la nomenclature des sigles.
Ensuite nous enchaînons avec la balise 21, bleue bonifiante qui nous cause quelques soucis de repérage à la croisée d'un chemin et d'une rivière; nous n'étions pas tout à fait assez loin mais nous la trouvons enfin en perdant un peu de temps.
Ce petit retard n'altère en rien notre bonne humeur ,et notre physique est au beau fixe, le jour pointe à l'horizon lorsque nous trouvons la balise 22 et se lève totalement à l'approche du PS 7.
Il est 8h 15'; on nous remet la carte pour la deuxième CO. Contrairement à la première CO les 8 balises sont déjà repérées sur la carte. Nous enchaînons encore les balises 23-24-24 avant d'arriver au début de la CO, à la Maison Forestière du Bocquet.
Malgré la pluie qui commence à tomber, c'est un moment que j'ai beaucoup apprécié: ayant largué deux équipes quelques kilomètres avant, nous nous retrouvons tous les cinq "seuls au monde" au milieu des bois un peu ravagés par la tempête de l'an 2000.
Jean Luc enchaîne les balises sans problème et nous permet de renforcer notre avance sur les équipes poursuivantes.
Nous enchaînons ensuite la balise 26 , le PS 8 au km 53,8 et la balise 27 avant de s'approcher doucement mais sûrement du PC 2. Marylène est impatiente et heureuse à l'idée de voir nos supporters du GAG qui seront là sans aucun doute pour nous encourager.
Nous avons déjà fait 57 kilomètres, pointé 27 balises et couru 10h 50' ( 3heures d'avance sur la barrière horaire). "Plus que" 17 kilomètres !
Dans ma tête je n'ai aucun doute; je suis persuadé que nous irons jusqu'au bout du parcours (malgré les barres énergétiques qui sont très ecoeurantes et que je me force à manger pour prendre des forces). Après environ 7 minutes de congratulations avec nos amis nous repartons vers la
balise 28 que nous trouvons sans problème; ensuite nous passons directement à la balise 30 car la balise 29, bleue, a été supprimée, la cause restant à déterminer (NdR: probablement lié au problème d'organisation relatif aux différentes éditions des cartes ).
Nous voilà arrivé au PS 9 au km 64 où on nous remet une photocopie de carte en noir et blanc pour la fin du parcours; elle n'est pas très lisible et nous mettons un moment pour la déchiffrer.
Une fois repérés nous trouvons sans problème la balise 31 et le PS 10 au km 69.
Plus que 5 kilomètres. Nos fidèles supporters sont encore là: Roger, Gérard, Alain, Marianne, Michel, Johnny, Lucile. Nous trouvons la balise 32 à la sortie d'un bois.
Nous pénétrons maintenant dans l'agglomération de Hanches, l'euphorie commence à nous gagner. Nous n'avons plus qu'une balise à pointer, la balise 33, surtout ne pas la manquer, ce serait dommage.
Après un virage à gauche nous l'apercevons à CENT mètres à droite accrochée à une haie.
Encore un virage à droite et plus que CINQ CENTS mètres à parcourir.
Nos amis du GAG viennent à notre rencontre et nous remettent un magnum de champagne pour faire péter le bouchon à l'arrivée.
A 400 mètres de la banderole nous nous donnons tous les cinq la main, en travers de la route, ce qui crée un mini bouchon ( de champagne ! ).
Nous traversons un dernier carrefour puis nous tournons à gauche:
la ligne d'arrivée est à 100 mètres!
Nos supporters sont là, derrière la ligne d'arrivée et nous attendent pour féter notre arrivée.
Je distingue Roger, Gérard, Alain, Marianne, Isabelle, Anne Marie, Monique, Max, Hervé, Michel, Lucile, Johnny ... j'espère oublier personne.
C'est l'euphorie la plus complète. Je pousse des cris de bonheur. J'embrasse mes partenaires et une partie des nos supporters.
Juste le temps de boire une bonne soupe chaude offerte par l'organisation et de prendre quelques photos et nous faisons péter le bouchon de champagne sur la ligne d'arrivée; nos amis du GAG avaient même prévu des flûtes (NdR: c'est Jean Luc et Isabelle qui avaient eu cette délicate attention et préparé la "séquence champagne").
Les mots de la fin
C'était ma première épreuve "100 % collective" et je remercie chaleureusement mes partenaires de m'avoir embarqué dans une si belle aventure.
J'ai vécu cette course comme dans un rêve (surtout la nuit !): que du bonheur.
Grâce à notre très bonne préparation je suis arrivé beaucoup plus frais qu'à la course des Templiers.
(NdR: la course des Templiers en question était un trail de 65 km avec 2800 mètres de dénivelé).
J'embrasse encore mes quatre partenaires qui ont fait preuve d'une grande générosité, ténacité, et courage dans l'effort durant toute l'épreuve.
A bientôt pour la prochaine grande course !!
Yvon