COURSE: RAID NORMAND - Hiver 2002 Haute Normandie
Distance: 65 km Date: 02/02/02
RESULTATS:
Informations complémentaires:
- 52 équipes au départ dont 6 équipes mixtes et 1 équipe 100% féminine.
- 40 équipes classées 9 équipes incomplètes 1 équipe hors temps 2 abandons
- temps du 1er: 10h 10’ 5ème: 11h 44’ 6ème, GAG: 12H 16’ 7ème: 12h 21’
PREAMBULE:
Le RAID 28 a fait école, l’Hivernale du RAID NORMAND en est la preuve qui, pour sa deuxième édition, présente une formule un peu différente du RAID 28:
- équipe de 4 coureurs, composition libre,
- aspect orientation renforcé avec report d’informations (azimuts des balises ... ).
Il y a de nombreux points communs:
- distance (65 km / 80 km), date (hiver), heure (départ 22h = course de nuit), autonomie complète, véritable course d’orientation dans la course, barrières horaires, équipes devant terminer complètes pour être classées ...
Le RAID NORMAND avait donc tout pour attirer les Raideurs du GAG qui s’étaient inscrits avant même d’avoir couru le RAID 28. Il n’y avait que deux semaines entre les deux courses ! Encore un challenge que Alain M., Jean Luc D., Patrick D., Roland H. ont remporté avec brio en réussissant à très bien se classer dans cette compétition très relevée.
Mais laissons place au savoureux récit de la course par Jean Luc qui, tout en abordant largement l’aspect technique de l’épreuve, nous relate avec humour “l’aventure”.
Le RAID NORMAND par Jean Luc D.
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Le Raid Normand ou le Nord ment 2ème édition du 2 févier 2002.
Quelle idée d'effectuer un Raid !
C'est en préparant le raid 28 qu'est venue l'idée de participer au Raid Normand dont le concept s'approchait apparemment de celui du Raid 28.
Deux différences majeures toutefois : d'abord la composition de l'équipe puisque nous allions laisser à la maison notre favorite, heu non, notre équipière favorite ; ensuite le lieu car nous allions quitter notre douillet territoire Francilien et les plaines ventées de la Beauce pour les méandres de la Seine, ses falaises de calcaire et ses imposantes forêts. Une différence plus mineure est la distance car seulement 65 km contre 80 km.
Listons les similitudes maintenant : une course d'Equipe, Patrick le capitaine et ses pomme-pomme's boys : Roland, Alain et Jean-Luc (le narrateur); une course de nuit avec un parcours révélé au dernier moment où il faut retrouver les balises qu'une équipe d'organisateurs, parfois un peu pervers pour des coureurs parfois un peu maso, parsème en des lieux où un honnête père de famille n'irait pas (même de jour) promener ses enfants ; une épreuve spéciale d'orientation avec une vraie carte d'orientation (important la carte) ; une course d'hiver où la météo n'est que rarement clémente (froid, pluie, vent); une course en autosuffisance où il faut emmener ravitaillement, carte, boussole, ainsi que tout le matériel obligatoire listé par l'organisateur (c'est qu'il pense à notre sécurité et à notre confort l'organisateur, et il donne même des conseils avisés). En définitif, le sac à dos peut finir par peser lourd sur les épaules.
D'ailleurs, il faut le féliciter l'organisateur car il se donne beaucoup de mal à essayer de nous perdre, nous les gentils participants, dans des contrées hostiles, de nous salir dans des chemins boueux, de nous balafrer dans des franchissements sauvages où ronceux et épineux font légion.
Et à ce jeu là, l'organisateur du Raid Normand est un peu moins pervers que celui du Raid 28, car lui au moins n'a tenté qu'une fois de noyer ses gentils participants dans des ruisseaux glacés et encore, un seul membre de l'équipe et un seul ruisseau (mais çà c'est pour la fin de l'histoire).
Il est où le Nord, d'abord quel Nord, et où sont les chemins ?
Continuons à poser le décor, en abordant l'orientation. Et pour s'orienter, il faut une carte qui symbolise le terrain et un repère: le Nord.
L'organisateur utilise soit une carte de CO (Course d’Orientation) soit une carte IGN, voire comme ici les deux. Cela conduit en général à des concepts différents pour positionner le nord et les balises sur la carte, et à deux plaisirs différents pour les trouver.
Le nord, oui mais lequel, car nous en avons deux : le magnétique, et le géographique. Chacun a son utilité, le premier pour trouver son chemin dans la nature à l'aide d'une boussole ; le deuxième pour trouver son chemin sur la carte en positionnant l'emplacement des balises selon les indications de l'organisateur.
D'abord, parlons du nord magnétique. Vous prenez votre boussole et vous regardez l'aiguille. La pointe rouge vous indique le nord magnétique. Il permet d'établir une direction de trajet sur le terrain qui doit être corrélée à la lecture de la carte. La suite peu s'avérer être un peu plus compliquée.
Parlons un peu des cartes d’orientation
Les cartes spécifiques de raid d'orientation sont spécialement fabriquées pour ce type de course. Elles sont tracées en général au 1/20.000 (1cm pour 200m) et le nord magnétique (celui de la boussole) est indiqué par un ensemble de lignes verticales en bleu sur la carte.
Ce type de carte s'affranchit donc du nord géographique et c'est très bien ainsi. Conçues à partir d'une carte IGN, elles sont abondamment complétées de détails relevés sur le terrain. Ce sont des carte très précises, sans indication de lieu (ou si peu), comprenant un quadrillage kilométrique utilisé pour le report des balises.
Au départ, l'organisateur vous remet la carte et la liste des balises avec leurs coordonnées (référence du carré et du relevé des distances) qu'il faut reporter sur celle-ci. Exercice minutieux mais assez facile. Puis, vous partez gentiment à la recherche des balises très précisément posées sur le terrain. Là, on aborde un exercice beaucoup plus difficile, et comme diraient l'équipe des poireaux du raid IGN 2001 : "vogue la galère". Ces cartes ont une durée de vie assez courte, car le paysage évolue un peu naturellement (tempête) et beaucoup artificiellement (homme) et le nord magnétique aussi, mais très peu. Avec les cartes de CO, nous n'avons donc pas de problème de nord.
A la base, la carte IGN
L'orientation avec une carte IGN, plus précisément la TOP25 (la série bleue), est un autre concept. En effet, pour indiquer l'emplacement des balises, l'organisateur fournit en général la distance et l'azimut, c'est à dire l'angle formé entre la direction du nord géographique et celle du point à trouver. D'où l'importance de bien situer la direction du nord géographique sur la carte IGN. Celle-ci, est au 1/25.000 (1cm pour 250m). Elle comporte une multitudes d'indications pour faire perdre la direction du nord géographique dont nous avons besoin pour positionner les balises.
Allons à la quête du Nord géographique et d'abord cherchons la légende. Pour le Raid Normand (carte IGN 1911OT Forêt de Brotonne), celle-ci est située en haut et à gauche de la carte. On peut y lire qu'elle est "réalisée et éditée par l'Institut Géographique National d'après des levés photogrammétriques complétés sur le terrain de 1950 à 1952.
Révision de 1992".
Tous ces termes sont importants car ils nous précisent que la carte est établie à partir de photos, sous entendu aériennes, prises à une époque où mes ascendants se posaient peut être déjà la question de ma conception (mais ça c'est une autre histoire). Et tout un chacun sait, qu'une photo aérienne, c'est idéal pour cacher un chemin parmi la forêt. D'autant qu'entre 1952 et 2002 (même révisé en 1992), l'homme, le plus respectueux de l'environnement après l'Homme, a quelque peu bousculé la silhouette des chemins et des forêts. Il y en a des nouveaux, d'autres ont disparu.
Bref, il ne faut avoir qu'une confiance limitée en la carte IGN. Certains équipiers diront que c'est normal car le féminin est changeant. Nous ne tomberons pas dans ce sexisme de basse Normandie.
Légère digression sur la cartographie
Comme la terre est approximativement devenue une sphère depuis Galilée nos anciens, pour se situer lors des grands voyages explorateurs, ont imaginé des lignes, dont les méridiens qui relient les deux pôles.
Ces arcs de cercle ne sont pas parallèles entre eux et les cartographes ont défini une multitude d'artifices pour représenter la terre sur un plan. Nos spécialistes ont proposé de tracer les cartes en transformant les arcs de cercle en droites plus ou moins parallèles. C'est une bonne décision car les droites permettent d'avoir une échelle unique pour calculer les distances entre deux points.
Alors il faut projeter à plat une partie de la sphère terrestre. Cela déforme un peu, mais très peu à la latitude de la France et sur une TOP25. Mais alors, si mes projections de droites sont devenus parallèles, laquelle de mes lignes indiquera le pôle nord ?
Oui, vous avez tout compris. Nous dépendons donc de la carte et des règles établies par les Spécialistes. Et ceux-ci agrémentent la carte d'un tas de quadrillages qui n'ont malheureusement pour nous aucune utilité pour positionner les balises et même pire nous perturbent.
Etudions les et revenons à notre carte.
En continuant donc de lire la légende, celle-ci nous précise que la carte est établie selon : "l'ellipsoïde de Clarque 1880", "la projection conique conforme de Lambert", "les deux échelles de latitude et longitude du cadre (de la carte) et les deux chiffraisons kilométriques correspondent respectivement : vers l'intérieur, aux latitudes en grades (longitudes référées au méridien de Paris) rapportées au système géodésique français NTF ; les amorces sont celles du quadrillage kilométrique de Lambert zone I (chiffrées en noir) de Lambert zone II (chiffrées en bleu) et degré".
Comme je ne vous ferais pas grâce, vous lirez le reste de la légende jusqu'à la lie : "vers l'extérieur , aux latitudes et longitudes en degré (longitudes référées au méridien international) rapportées au système géodésique mondial WGS84 ou RFG93 ; les chiffraisons bleues en italique en regard du quadrillage kilométrique sont les cordonnées Mercator Transverse Universel fuseau 31."
Et là, on aborde la problématique des unités utilisées pour exprimer la valeur de l'angle de l'arc de cercle que les méridiens forment avec le méridien international de référence, celui de Greenwich. Les Spécialistes utilisent des degrés (360 dans un cercle et comme pour les heures avec des minutes et des secondes), des grades (là, il y en 400), parfois des radians (là, il y a 2 p radians, soit à peu près 6,28). Bien entendu, nous sommes en France, alors vous avez remarqué que les Spécialistes de l'IGN utilisent également comme méridien de référence celui de Paris.
Cocorico !
Mais il est où le nord géographique dont j'ai besoin pour positionner les balises ?
Regardons la carte. Dans le bord du cadre, nous avons effectivement des chiffraisons noires, bleues, internes, externes, centrales (pas explicitées dans la légende, serait-elle incomplète ?). Dans le cadre, on peut voir depuis les nouvelles éditions un quadrillage kilométrique bleu (le fameux système WGS84) qui permet de se localiser avec un GPS qui est inutile pour notre escapade. Les verticales de ce quadrillage n'indiquent pas le nord géographique. Ca, c'est l'effet pervers de la projection. Dans la carte on aperçoit également des petites croix noires qui reliées entre elles permettent de tracer un autre quadrillage kilométrique passant par les chiffrées noires du quadrillage kilométrique de Lambert zone I. Et comble de projection, pas plus que précédemment, les verticales de ce quadrillage n'indiquent le nord géographique.
Le nord géographique s'avère vraiment difficile à appréhender. Il ne reste plus qu'à trouver nos méridiens. Il n'y en que quatre de tracés en noir sur la carte, tous les 25 cm environ dont les deux des bords du cadre. Cela fait peu. Alors comment placer correctement le rapporteur sur la carte pour positionner l'azimut ? Soit vous êtes une équipe organisée et vous tracez des lignes parallèles à l'un des méridiens tous les 5cm environ. Soit, vous utilisez les noms de lieu qui sont inscrits perpendiculairement aux méridiens, mais c'est moins précis et la suite du raid le confirmera.
Pour finir, tordons le cou maintenant au nord magnétique. Pour ce faire, il faut de nouveau retourner à la légende qui nous apprend qu'il évolue au fil des ans : "la déclinaison magnétique correspond au centre de la carte au 1er janvier 1994. Elle diminue chaque année de 0,15gr (0°8’)". Et un petit dessin nous montre qu'en 1994 elle était de "3,43 gr ou 3°5 minutes". Un rapide calcul montre qu'aujourd'hui cette déclinaison (angle formé entre les deux nords) a perdu environ 8 mn x 8 ans = 64 minutes, soit un tout petit peu plus d'un degré (1°4’).
En 2002, il ne reste donc plus que 2° ( 3° 5’ - 1°4’) entre nord magnétique et nord géographique, ce qui après 500m de trajet supposé rectiligne représente un écart de 17m à l'arrivée (si, si, j'ai fait le calcul). Et on n'a pas besoin d'en rajouter des écarts ! On a ceux dus à l'imprécision de lecture de la boussole en courant la nuit, ceux dus à l'imprécision de la trajectoire dans une forêt encombrés d'arbres (mais si). Il faut donc tenir compte de ces 2° pour effectuer les traversées sauvages et c'est la différence avec l'utilisation des cartes de CO (courses d'orientation pour les non initiés).[NDR: encore faut-il bien respecter le sens de la correction à effectuer; actuellement, dans l’exemple cité, il faut ajouter 2° au Nord magnétique pour obtenir le Nord géographique].
Et la course dans tout ça !
Tous à la mairie de Duclair pour un départ en groupe. Là notre gentil organisateur nous informe que le course comprend trois parties.
La première est un petit tour dans la ville. A 22h 00, au top départ, il nous fournit un plan de Duclair et comme indications, des noms de rues pour situer les emplacements de 5 balises. Toutes les équipes sortent en trombe de la mairie pour chercher la rue neuve. Et là, oh surprise, pas de rue. Quand je dis pas de rue, c'est que je recherchais une rue classique quoi, de celles où circulent les automobiles.
D'après le plan, elle devrait être située devant moi et il n'y a que des véhicules garés sur toute la longueur du trottoir d'en face. Quel réflexe me fait lever les yeux, je ne sais, mais il y a comme un énorme trait vertical noir sur le mur qui m'interpelle inconsciemment. Nous traversons la rue et miracle, le trait noir se transforme en une sombre ruelle où il est quasi impossible de courir et encore moins de se croiser. Le ton est donné, l'organisateur est joueur.
Pendant 20', nous sillonnerons la ville avant de retourner à la mairie. N'ayant pas compris toute la donne, nous sommes partis à quatre avec l'équipement et donc revenu avec un peu plus de fatigue que les initiés partis eux seulement avec la frontale et en équipe réduite. C'est promis, l'année prochaine, on écoutera mieux les explications (vous avez bien lu, il y a du projet dans l'air).
Retour mairie donc et distribution de la première feuille de route et de la carte de CO, épreuve spéciale. A quatre pattes, j'étale la carte IGN, sors le rapporteur, la règle et la calculette. Alain m'assiste dans cette épreuve; Roland, l'ange gardien me surveille; Patrick est le Capitaine (celui qui commande mais qui ne fait pas).
Et au travail, 20 balises sont à positionner dont 7 sur la carte de CO. Que c'est dur, de positionner le rapporteur au nord géographique (vous l'aviez deviné) quand la place est réduite, quand l'adrénaline de l'excitation de début de course circule encore dans les veines, quand le brouhaha des autres vous déconcentre. C'est sûr, l'année prochaine, je trace un quadrillage supplémentaire. Et cette excitation provoque les premières erreurs.
La première est une erreur d'échelle pour les balises de la carte de CO. Parti sur la carte IGN, j'avais oublié en passant à la carte CO qu'elle est à l'échelle de 1/15.000 soit 1cm pour 150m. Quand l'organisateur indique une distance de 1875m, cela ne se traduit pas par la même longueur qu'avec la carte IGN et je me retrouve avec tout faux pour mes 7 balises. Je l'avais pressenti car: quand le positionnement d'une balise ne correspond à aucun point "remarquable" sur la carte, c'est qu'il est mal positionné. Cette maxime se vérifie une fois de plus.
Ayant fait part de mes doutes à l'ange gardien, celui-ci me confirme par un simple regard sur la carte des voisins que le résultat y est différent. Cela sera la seule grosse erreur lors du positionnement mais je vous rassure tout de suite, des erreurs, il y en aura d'autres mais sur le terrain cette fois. Les autres mauvais placements de balises ne seront dus qu'à la difficulté de positionner correctement le rapporteur en direction du nord. Et un écart d'un degré induit sur la carte quelques mm d'écart à 10cm qui changent beaucoup de choses sur le terrain dans le noir (un mm représente 25m sur le terrain).
Et nous voilà reparti pour la deuxième partie. Nous ne sommes pas les derniers, mais il ne restait plus beaucoup d'équipes derrière nous. Mais les 20 balises étaient placées sur la carte jusqu'au PC de course où nous attend le café chaud. Ah, oui, ça aussi c'est une différence majeure avec le raid 28.
Nous quittons Duclair et la Seine pour rejoindre les hauteurs du plateau. En passant devant le stade, Alain bute contre un ralentisseur et s'étale les deux genoux en avant. Que de peur, dès le début de course !
La première balise est bien au rendez-vous de la croisée de chemin et nous filons vers la forêt du Trait-Maulévrier pour trouver la deuxième. Au changement de chemin, nous sommes accueillis par une nuée de lucioles. Apparemment, pas mal d'équipes cherchent. Ne la trouvant pas à l'endroit présumé, je refais l'azimut qui confirme qu'elle est dans le secteur, sur une laie que nous finirons assez rapidement par trouver.
Et c'est reparti pour la 3ème balise qui est la première de la carte de CO. Aucune difficulté, ni pour la 4, la 5, la 6 et la 7. J'avais joué la prudence. Tranquillement assis, je choisirais des options plus rapides mais certainement plus risquées pour la nuit. La 8ème est située en bordure d'une mare en léger retrait du chemin. Nous passons devant sans la voir. Je me rends compte assez rapidement de l'erreur mais 2 à 3 minutes sont passées.
Arrive la 9ème et dernière balise de la CO. Là, cela ne sera pas quelques minutes mais des dizaines que nous perdrons en recherche, comme de nombreuses équipes, enfin, pour celles qui la trouveront ! Après avoir sillonné la zone sans succès, et refait les calculs, je pars à l'Est chercher une mare et le layon qui en repart vers l'Ouest. Oh surprise, la balise est là sur ce chemin et les autres coureurs sont à une quarantaine de mètres plus au Nord. Nous éteignons les frontales et en catimini Alain poinçonne la balise et nous repartons vers de nouvelles aventures. Devant nous, 2 coureurs trébuchent lourdement dans la descente glissante vers la route. Dur dur les chevilles.
Nous remontons une forte pente pour retrouver la 10ème. Je lis mal la carte et m'égare un peu dans un chemin transverse avant de regagner le bon chemin. Encore quelques minutes de perdues (il ne râle pas beaucoup le capitaine).
A partir de la 10ème, nous dévalons un versant dévasté par la tempête. Les descentes scabreuses, nous on connaît. Puis nous filons par un long chemin vers la 11ème où nous retrouvons l'organisateur. Un long chemin nous mène à la 12ème. Nous le quittons pour descendre sur Saint Vandrille-Rançon. L'équipe est encore fraîche, l'esprit joyeux.
La traversé du village est superbe avec l'abbaye de Fontenelle éclairée. Par la route nous remontons vers la chapelle St Saturnin où nous attend la 13ème.
Restant concentrés, aucune difficulté pour trouver la 14ème à l'angle de la forêt. Puis par la route, nous filons vers Rançon et le GR2. La 15ème est subtile, au fond d'une ravine en lisière d'un champ. Il fallait quitter le GR à temps. Les balises 16, 17 et 18 seront trouvées sans souci.
Nous arrivons au-dessus du pont de Brotonne qui enjambe la Seine, son éclairage et la montée de la brume sont d'un effet saisissant. Quelques voitures nous doublent. Mais elles ne sont pas nombreuses à cette heure avancée de la nuit. Mais au fait, quelle heure est-il ? Un peu passé de minuit dans mon souvenir.
Et là, oui, là, la grosse gaffe. Pour me soulager le bras, je confie la carte à l'ange. Nous sortons l'appareil-photo et clic-clac. Puis nous repartons, je ne regarde pas la carte et au lieu de virerplein ouest au péage, nous continuons au sud et loupons la 19ème. Bilan, un détour de 2km pour retourner la poinçonner. Et nous avons entraîner au moins une autre équipe dans notre sillage.
Le manque de concentration s'est avéré fatal. C'est au moins 15 minutes de perdues.
La 20ème balise verra le réconfort avec la pause café dans une auberge perdue en pleine forêt communale de St Nicolas de Briquetuis, dans la Patûre du Mort. Cela ne s'invente pas ces noms là.
Nous bénéficierons d'un coin de table avec Alain pour reporter les balises suivantes sur la carte. La calculette fonctionnera à merveille pour convertir des distances en mm. Après s'être réchauffé un peu, nous voilà repartis vers de nouvelles aventures. Les distances sont longues entre les balises, mais c'est du chemin qui nous conduit à la balise 21 et la forêt de Brotonne.
Pour la 22, définie par un puits (sans eau, et rachitique) égaré au milieu d'une parcelle, je sens que l'approche sera difficile. La première tentative est un échec et nous rejoignons un angle de la parcelle pour l'attaquer de nouveau avec réussite. Nous continuons plein sud dans la forêt de Brotonne sans souci jusqu'à la balise 25.
Pour la 26ème, les ennuis reviennent. D'abord la carte: elle n'est pas très juste au niveau des chemins. Et puis les arbres: ils ne portent pas bien distinctement voire pas du tout les numéros de parcelles si utiles pour se repérer. Le début de la galère quoi. Et puis le fameux nord, il m'a joué un vilain tour, ce qui fait que la balise n'est pas bien positionnée sur la carte. Nous ne sommes pas les seuls à chercher et à comparer notre positionnement. Après quelques errements, nous finirons pas l'atteindre à un croisement de layons, pas évident de nuit. Pour la 27ème, mon option n'était pas la meilleure, un peu trop de distance et de dénivelé. Les troupes sont un peu moins fraîches, et les montées se font au ralenti, sauf l'ange toujours sur son nuage.
Et le jour qui commence à poindre. En guise de balise 29, nous trouvons le Chêne Cuve. Pour la taille, il faut voir Alain, le pointeur officiel. Nous traversons la D913 pour perdre le GR, le retrouver et filer voir le lever de soleil sur les falaises qui bordent la Seine. La descente vers la balise 30 fût assez risquée. Sur la carte j'avais vu un layon sans remarquer qu'il donnait directement sur la falaise. On s'est accroché aux branches selon l'expression consacrée. Une fois en bas et la balise dans l'escarcelle, nous avons admiré le saut que nous avons su éviter. Merci à Alain ou Patrick d'avoir ramassé mes lunettes de presbyte au passage.