COURSE: Orientation RAID BOMBIS

 

Distance: 17,6 km + 18,2 km Date: 01 et 02/09/01

 

RESULTATS:

Distance

Prénom

Catégorie

Temps

Place / Total

Observations

35 800

Jean-Luc D.

VM1

5h 54' 00"

18 / 18

D+1185m

35 800

Alain M.

VM2

5h 54' 00"

18 / 18

D+1185m

35 800

Equipe GAG

5h 54' 00"

18 / 18

D+1185m
Informations complémentaires:

le Raid BOMBIS se déroule sur 2 jours

-1er jour: 15 balises 17,6 km 640 m de dénivelé temps: 2h 00' 00"

-2ème jour: 18 balises 18,2 km 545 m de dénivelé temps: 3h 54' 00"

 

-------------Compte-rendu de Jean Luc D.--------------

 

Le Raid BOMBIS au VAL de Vergy (Bourgogne)

6ème édition des 1er et 2 septembre

 

Dis c'est quoi un Raid d'Orientation ?

Un raid d'orientation, heu, c'est un truc que quand tu y as goûté, tu veux recomencer, un peu comme un grog.

Ha bon, mais z'encore ? C'est un peu comme une course de gastéropodes en couple. Tu pars avec ta tente sur le dos, une carte à la main et il te faut de bonnes antennes pour trouver ton chemin, et dénicher les postes. Et, si les gros colimaçons doivent jeûner avant d'être cuisinés, nous (surtout lui), nous avons faim après une journée de portage. Et ici, tu vois, c'est le raideur qui porte la bouffe. Et quoi qu'en pourrait dire les poireaux (voir compte rendu du raid IGN), l'ennemi c'est pas la carte, c'est le poids. Alors à défaut d'une cassolette d'escargots étanchés d'une petite bouteille du cru, c'est plutôt du déshydraté à reconstituer le soir au bivouac que tu emportes avec toi.

Car il faut penser au bivouac. Et même avec de la bouffe en sachet, le bivouac Bombis, c'est une aventure en soi.

Un raid d'orientation, ça dure donc deux jours, en fait à peine 6 heures de course pour les meilleurs, et encore pour le plus long des circuits. Et l'orientation dans tout cela. Pas de problème, il y en a pour tous les goûts, tu peux choisir entre du long et difficile techniquement où il te faudra aller au bois chercher les balises et du court facile que tu parcours en marchant, en suivant les chemins qui te conduisent aux balises. Mais tu peux aussi choisir du long facile ou du court difficile.

Le Bombis, c'est pour les jeunes ... de 7 à 77 ans.

 

Et la course dans tout ça !

Ah oui la course, fantastique. Avec Alain (c'est lui le gros appétit du couple), coéquipier de nombreuses galères hivernales franciliennes, nous nous sommes embarqués vers les hautes côtes bourguignonnes, entre Chevey-Chambertin et Nuits St Georges, à une saison où le raisin finit tranquillement de mûrir en attendant les vendangeurs. Presque bucolique, le week-end.

Une demi-heure avant le départ (peut mieux faire si bileux), nous arrivons dans une combe située près du village de l'Etang-Vergy. C'est vrai qu'ils aiment bien les noms composés dans le coin.

Après avoir troqué la tenue de ville pour la tenue des bois-et-champs, nous voilà fin prêts, en queue de peloton, l'appareil photo à la main. Pas le temps de batifoler, c'est déjà parti. Quelques centaines de concurrents le sac à dos plus ou moins brinquebalant, poussant des borborygmes impossibles à restituer sur cette page, se dispersent dans la combe vers la distribution des cartes et des définitions des postes.

L'appareil en l'air je prends, tout en courant, la foule encore dans l'excitation du départ.

Quelques centaines de mètres plus loin, c'est une meute de culs en l'air qui s'égrènent dans la prairie. Nous comme les autres.

Là le travail commence. L'un dicte les coordonnées, l'autre reporte sur la carte. La carte, objet de toute notre attention, est découpée en petits carrés d'un kilomètre de côté.

Chaque carré est identifié par deux numéros: un pour l'horizontale et un pour la vertcale. Mais comme les balises sont placées très précisément, l'organisateur fournit en plus l'emplacement dans le carré par une cote en centième. Alors, à l'aide d'une règle quadrillée dans les deux directions (dénommée équerre de report), les culs en l'air reportent l'emplacement des coordonnées.

Nous, notre tactique a été de tout reporter. L'avantage, c'est que quand t'as fini, t'as fini.

L'inconvénient, c'est que quand t'as fini, t'es tout seul ou presque, avec ton équipier bien sûr, celui qui dicte. Oui mais alors, tu peux partir en chasse des autres. Autre avantage, c'est que l'Alain, il est presbyte (à nos âges, c'est normal). Alors, c'est mieux de lui faire lire les coordonnées en une seule étape. Après, il peut ranger ses bésicles jusqu'au bivouac. Le 3ème avantage c'est que, sauf erreur de report, tu peux t'offrir le luxe de perdre le tout petit papier sur lequel sont notées les coordonnées. Le luxe,c'est de connaître dès le départ l'emplacement du bivouac: au dessus de Chambolle-Musigny et Bonnes Mares, ici les Amoureuses ont des Charmes (pour les initiés des grands crus bourguignons).

Puis la chasse aux 15 balises de la première journée commence. L'expérience aidant, les deux premières balises sont trouvées sans difficulté, mais je m'appuis sur des chemins pour progresser .

Déjà le relief nous rappelle que nous sommes dans les hautes côtes. Sortie de la 2ème balise et première erreur d'itinéraire qui nous rallonge un peu. Pour aller à la 4ème, il n'y a aucun chemin direct et en utilisant la végétation, le relief et la boussole, nous progressons le plus droit possible vers une petite butte.

Le 10ème temps sur cette balise pour 24 mn de parcours, à seulement un peu plus de 3mn de la meilleure équipe, montre les progrès accomplis en orientation depuis la dernière course. Mais heureusement , il reste encore une marge de progression, car un manque d'attention à la lecture du terrain me fait passer à côté du poste suivant sans le voir. Après une petite boucle en utilisant les layons, le 2ème passage verra nos efforts couronnés de succès.

Les deux suivantes seront atteintes sans difficulté.

Pour atteindre la 8ème, il faut traverser une route près d'un carrefour et, surprise, un panneau nous indique la direction de Gevrey-Chambertin. Et comble de bonheur une autre équipe traverse en même temps.

Quelques échanges de civilités et clic-clac, ils immortaliseront notre passage.

Et nous continuons de monter et descendre rejoignant des lignes haute tension. Là c'est tout droit, mais les pentes ! qu'est ce qu'elles sont raides et les jambes s'alourdissent.

Le poste à poste entre le 10 et le 11 nous vaudra une 6ème place, notre meilleure place.

La sortie du village de Curley se fait en marchant, côte oblige, et nous ne sommes pas les seuls. Nous approchons des falaises et au détour d'un chemin, nous butons sur un éperon qui domine la plaine et les vignobles de Chambolle-Musigny.

Une photo de plus dans notre escarcelle.

La suite est plutôt "hard". Il faut emprunter une pente terreuse pour descendre dans une combe pour remonter en face chercher une balise à mi-pente. Donc pas question de faire le tour. Alain, toujours très galant, "ramasse" une partici-pente. Moi, après être descendu d'arbres en arbres sans perdre la carte, j'attends la réapparition du valeureux chevalier Alain.

La remontée fût une autre épopée, car c'est la carte entre les dents que j'escalade le passage rocheux.

Tellement au plaisir du site et à nous amuser à prendre des photos, j'en oublie la dernière balise. Alain, preux chevalier, retournera la poinçonner.

Nous arrivons au bivouac en un peu plus de 2 heures et une poignée de secondes pour 17,6 km postes à postes et 640 m de dénivelé, 20ème de cette étape à 23 mn des premiers.

Correct pour un 2ème raid.

 

Le bivouac

Il faut d'abord se choisir un emplacement où installer son nid douillet. Côté nid, c'est OK vu le volume qu'offre notre tente. Côté douillet, on fait mieux même en choisissant un coin herbeux, sans cailloux, avec une légère pente pour dormir la tête en haut.

La deuxième chose, c'est de se changer et faire sécher ses vêtements, car avec le sac le dos est trempé. Puis on monte la tente. Le plus dur c'est bien d'enfoncer les piquets vu la nature du terrain.

Enfin le début des agapes. Pour commencer, une petite soupe instantanée, cuisinée sur notre minuscule réchaud à combustible solide; le tout moins de 200 g. Au bout de 10 mn, c'est presque brûlant. Le ventre partiellement rempli, nous enchaînons sur le pastis, apéritif le plus léger à transporter. Puis un assortiment de pâtes, entrecoupées de tasses de soupe. Et oui, c'est ça la luxure à moins de 6 kg par sac à dos.

Un couple de bourguignons s'installe à côté de nous. Côté agapes et luxure, nous sommes complètement dépassés. Ils ont la grosse tente à double paroi, le réchaud à gaz, les boites de pâté, le fromage, ... et la bouteille de bourgogne portée à dos d'homme. Le tout pour un sac d'environ

15 kg; une autre dimension, à l'image du porteur taillé, comme un bûcheron. Tous les ans, ils font le BOMBIS pour passer un WE en amoureux, et en toute convivialité avec leurs voisins. Cette année ce fût nous, et nous passerons une excellente veillée.

5h 00 ou dans ces heures là (pas franchement réveillé pour mémoriser l'heure), la fanfare locale nous réveille au son d'une ritournelle. Il fait un peu frais mais il n'a pas gelé comme à l'IGN. La plaine est encore envahie de nappes de brume. Après un petit déjeuner pris en marchant pour réveiller et réchauffer les muscles, il nous faut tout remballer minutieusement pour tout faire tenir dans les sacs. Nos voisins ont, eux, recommencé leurs agapes dans la même convivialité.

 

La deuxième étape

Nous assistons au départ des dix meilleures équipes de chaque circuit qui se succèdent toutes les minutes. Puis à 7h 00, c'est le départ du gros de la troupe, et l'espace se réduit très vite vers un chemin bordé de broussailles épineuses. A ce jeu là nous réussissons à bien nous positionner et à récupérer dans les premières équipes les coordonnées de nos 18 balises.

Nous employons la même tactique et positionnons toutes les balises. L'esprit encore embrumé, la première balise n'est pas évidente à aller chercher avec une combe escarpée à franchir. Nous mettrons près de 28 mn pour l'atteindre (pose incluse), à 11 nm des meilleurs. Eux sont obligés de choisir une autre tactique et de positionner leurs balises au fur et à mesure ou par 2 ou 3 pour maintenir l'écart d'une minute acquise au départ.

Nous serons 8ème temps du 2ème poste, à 1 mn des meilleurs. Nous étions alors parfaitement réveillés et pas encore fatigués.

Les postes suivants se succèdent parfaitement, sans hésitation, à environ 2 mn des meilleurs sur chacune des balises. Après un départ vers le nord, à proximité des vignobles de Gevrey-Chambertin, nous bouclons vers le sud pour rejoindre Vosnes-Romanée, puis Nuits-St-Georges. Mais pas le temps de s'arrêter pour déguster ces nectars.

La 10ème balise est plus difficile, car située dans une pente entrecoupée de bosquets où il nous faut chercher un pierrier qui évidemment n'est pas le seul. Nous sommes alors 16ème au classement intermédiaire mais déjà à 23 mn des premiers qui ont mis le turbo, mais à seulement 5 mn des 5ème.

Le soleil commence à donner et la chaleur s'installe. Une petite erreur de chemin à l'approche de la 11ème balise et un choix d'itinéraire non optimal nous fait perdre quelques minutes. Ce seront les seules erreurs notables.

Nous quittons les vignobles et les pêches de vigne pour rejoindre la pente et la forêt. Toutes les équipes marchent en côte, nous aussi. La fatigue commence à se faire sentir et à partir de la 14ème balise nous réduisons fortement le rythme. La dernière montée vers l'église est belle mais dure.

Dans la dernière descente, les meilleurs irons presque deux fois plus vite que notre équipe d'escargots. Nous pouvons enfin déposer notre pesante coquille.

Le contrat est rempli, toutes les balises dans un temps de 3h 54' pour 18,2 km et 545 m de dénivelé.

A une heure des premiers, mais à une demi-heure des seconds. Au classement final nous sommes 18ème, précédés de 11 équipes masculines et 5 équipes mixtes.

En 2002 le Raid BOMBIS aura lieu au lac des Settons, dans le Morvan.

Avis aux amateurs !!