MARCHE: MARCHE de la BIEVRE

 

Distance: 50.000 m Date: 12/05/02

 

RESULTATS:

 

CHRISTIAN B. VM2 9h 15'

 

PREAMBULE:

De nombreux coureurs du GAG pratiquent d'autres sports, en particulier Christian B. et Gérard L. qui cette saison ont participé sérieusement à l'activité Randonnée proposée par la Maison de Cyrano-MJC de Gif.

L'entraînement effectué a permis à Christian de faire une marche "musclée" et intéressante: les 50 km de la Bièvre. Dans le savoureux récit qu'il nous donne à lire on assiste avec intérêt à la préparation et à ... la longue marche.

Bonne lecture, et peut-être ferez-vous aussi cette "belle balade" en 2003 ?

 

------------------Récit de CHRISTIAN B. ------------------

Marche de la Bièvre 2002

Par Christian Buquant

Vous savez tous que la MJC de Gif héberge un atelier Randonnée Pédestre.

Au sein de cet atelier fonctionne un groupe Marche Rapide animé par les très sympathiques Mike Fox et Marie Pierre Bocquet. Attention, ce sont des fondus, d'autant plus dangereux qu'ils sont super gentils, et donc on ne se méfie pas. Le point d'orgue de cette année fut la Marche de la Bièvre, 51,1 km, le 12 mai.

Vous avez remarqué que Roger avait mis cette Marche de la Bièvre au programme du GAG 2002.

J'ai bien sûr remarqué tout cela aussi et participé à l'ensemble de la saison de marche rapide.

Gérard Limon a participé à une partie de la saison, ses séjours corses et le marathon de Paris limitant ses disponibilités.

Le principe de la marche rapide est de marcher à 5 km/h de moyenne brute (sans décompter les arrêts). Les arrêts sont donc réduits au minimum, et le rythme est soutenu. Ca c'est la théorie. On verra que la pratique réserve quelques surprises!

25 novembre 2001, mise en train de 20 km. Départ 9h, arrivée théorique 13h. Une quinzaine de participants. Parcours sur petites routes sans circulation, pistes cyclables, et bons chemins. Il fait froid, ça part très vite. Mini arrêt à mi-parcours. Fin plus calme. On arrive avec quand même près d'une demi-heure d'avance. L'explication fournie par les responsables (vous savez, les 2 dangereux fondus dont on a parlé plus haut), est qu'il faut bien montrer aux participants que c'est de la marche rapide, et pas de la randonnée pépère, et que ça sera comme cela pour les 25 aussi. Très bien.

Dimanche 16 décembre 2001. 25 km. Départ 8h, arrivée théorique 13h. Une quinzaine de participants. Même type de parcours. Il gèle, ça part très vite. Mini arrêt à mi-parcours. On arrive avec une demi-heure d'avance. Ca devient une habitude. A mon grand étonnement, j'attrape 2 superbes ampoules aux talons, alors que mes chaussures ont fait les 12 heures de Bures sans problème.

Dimanche 20 janvier 2002. 30 km. Départ 10h, arrivée théorique 16h. Une douzaine de participants. Parcours exclusivement routier, des bagnoles, merdique. Ca part très vite. Arrêt de 20 minutes à Vaugrigneuse, à mi-parcours. On arrive avec une demi-heure d'avance. Ca devient une habitude. A ma question concernant le rythme excessif, l'explication fournie par les 2 dangereux fondus ne devait pas être bien convaincante car je ne m'en souviens plus. En pratique, on marche à 6 km/h.

Dimanche 10 février 2002. 35 km. Départ 9h, arrivée théorique 16h. Une douzaine de participants. Tour du plateau de Saclay. Parcours comportant des chemins assez boueux, mais sympathique. Ca part très vite. Arrêt de 20 minutes à Toussus, à mi-parcours. J'ai oublié mon traditionnel riz au lait à la maison, et ma mine déconfite fait rire. On arrive avec une grosse demi-heure d'avance. A nouveau j'ai quelques problèmes avec les pieds, il semble que la marche rapide soit plus traumatisante que la course, au moins pour les pieds.

Dimanche 24 mars 2002. 40 km. Départ 9h, arrivée théorique 17h. Une dizaine de participants. Petites routes vers Bullion, Bonnelles, assez sympathique. Ca part très vite. Arrêt de 20 minutes à Bonnelles. Je n'ai pas fini la dernière bouchée qu'ils sont déjà repartis. Gonflant. On arrive avec une heure d'avance.

Dimanche 21 avril 2002. 45 km. Départ 8h, arrivée théorique 17h. Exceptionnellement le départ n'a pas lieu de l'église de Chevry, mais on s'approche en voiture pour un parcours tout en forêt de Rambouillet. Je ne vous en dirai pas plus, n'y ayant pas participé pour cause de vacances.

Dimanche 5 mai 2002. Petit peaufinage de 20 km le matin à 5 en vue du grand jour. Ca va vite, mais c'est exprès, vous pensez : seulement 20 km. Mais pour la marche de la Bièvre, on ira doucement, promis juré. Je n'en crois pas un mot.

Jeudi 9 mai 2002. Petit peaufinage de 21 km le matin à 5 en vue du grand jour. Ca va très vite (7 km/h). Les 2 fondus ont bien prétendu que les podomètres donnaient 18 ou 19 km, et que ça n'allait pas si vite que ça, j'ai refait le parcours à VTT pour vérifier, et le compteur est précis et fiable¼ Je suis inquiet car les 2 autres "novices" Jean-Marc et Albert, ont absolument voulu finir sous les 3 heures et ont accéléré sur la fin, nous reléguant à quelques minutes. La maladie semble contagieuse. Je suis probablement aussi contaminé. D'ailleurs certaines personnes prétendent que je le suis depuis très longtemps!

Samedi 11 mai 2002. C'est le grand jour. Il a plu toute l'après-midi, et c'est sous la pluie, avec le parapluie, que je retrouve les amis à la gare de Gif. Il est 22 heures 30, et d'un commun accord, nous décidons d'y aller quand même. Le train est plein de marcheurs, l'ambiance s'installe. Surprise agréable à l'arrivée à Paris, il ne pleut plus. De fait, je vais traîner le parapluie toute la randonnée pour rien, mais c'est quand même le mieux qu'il pouvait arriver. Il y a beaucoup de monde sur le parvis de Notre-Dame et malgré les inscriptions préalables par courrier, c'est le bazar pour obtenir notre étiquette (dossard), itinéraire, bouteille, etc. Minuit approche, et il y a toujours de la queue.

Dimanche 12 mai 2002. Minuit et 3 minutes. Un mouvement de foule débute, bien qu'aucun signal de départ n'ait été donné. Le hasard fait que nous sommes du côté de la sortie, et partons dans les premiers. Le mouvement est très lent, puis s'accélère doucement. Il y a trois régulateurs avec des bâtons lumineux. On a le bâton violet pour les très fous : 7 km/h, le bâton blanc pour les raisonnablement fous : 6 km/h, et le bâton vert pour les raisonnables : 4,5 km/h. Vous ne serez pas surpris d'apprendre que ça part très vite, et après quelques centaines de mètres, victime d'une seconde d'inattention, Mike se prend un joli poteau de plein fouet, vous savez, ces poteaux métalliques marrons, d'un petit mètre de haut, destinés à empêcher les voitures d'occuper les trottoirs. Les lunettes volent. Il est bien sonné sur le coup, et reprend rapidement ses esprits. Je me dis qu'à toute chose malheur est bon, et que ça va le calmer quelque temps. Effectivement nous repartons moins vite, pendant quelques centaines de mètres, pour continuer de plus belle, bien que le choc ait laissé des traces qui seront bien visibles. J'ai tout de suite chaud, retire le haut de survêtement, et me retrouve en T shirt. Je suis bien le seul, les autres ont des grosses vestes ou anoraks. Je ne sais pas comment ils font.

Pour votre culture générale, sachez que la Bièvre se jette dans la Seine quelques centaines de mètres en amont de Notre-Dame, et est entièrement canalisée depuis Antony. Le parcours suit la Bièvre au plus près. Le peloton s'étire un peu. Il y a peu de voitures. Il faut quand même faire attention pour traverser les grosses artères et nous sortons de Paris par la poterne des peupliers (où la Bièvre passe aussi). Le parcours est maintenant fléché au sol, pas de problème de repérage. Nous traversons Gentilly, Arcueil, l'Haÿ les roses, et arrivons à un premier ravitaillement léger, en plein air, après environ 10 km. 2 minutes d'arrêt. C'est qu'on est pressé d'arriver ! Puis nous traversons Fresnes et coupons la RN20 à Antony. Cette partie urbaine est parfaitement éclairée et les lampes sont inutiles. Elle est aussi parfaitement inintéressante, surtout la nuit, surtout à cette allure.

Nous entrons dans le parc Heller et le parcours est plus intéressant. Enfin, ce que j'en dis là, c'est bien parce que je l'ai déjà fait de jour, en randonnée "pépère", parce qu'aujourd'hui, à 2 heures du matin, on ne voit rien. Des lampes sortent, on entend les grenouilles, les oiseaux, et d'autres animaux nocturnes peut-être, qui s'ébattent dans la Bièvre et les lacs que nous longeons. Nous passons à la gare de Massy-Verrières, mais pas un RER ne circule à cette heure là, il faut bien continuer. Puis c'est Verrières le Buisson et nous arrivons au ravitaillement du Moulin de Grais, 100 m à l'écart de l'itinéraire, dans un gymnase. Nous en sommes à 20 km, il est 3 heures 30. Nos leaders savent que c'est un peu la bousculade, qu'on y perd du temps. Vous avez bien deviné, nous n'y allons pas, et nous arrêtons 5 minutes, pour manger quelque encas tiré du sac. Je me dépêche de retirer mon pantalon de survêtement, cas je bous littéralement. J'en profite pour me passer de la pommade aux pieds, qui commencent à chauffer dur. Je sors une pomme du sac et commence à peine à la croquer qu'ils repartent. Je range tout en vitesse et repars. Il faut courir pour les rattraper. Et là, surprise, on attaque des chemins pas éclairés du tout, toujours le long de la Bièvre. Et ma lampe est au fond du sac, qui est plein. Je m'en passerai en attendant une occasion de la sortir, qui n'arrivera pas.

Nous arrivons à Igny, juste à côté du terminus Bièvres, mais il y a une grande boucle à parcourir, que nous attaquons par une très étroite, boueuse et difficile montée dans le bois du Chatier. Nous rejoignons la piste cyclable qui longe la rigole de Favreuse, et là, nous doublons des groupes moins rapides. J'ai une envie folle de changer de groupe, mais nous nous sommes promis dans le RER de faire toute la randonnée ensemble quoi qu'il arrive. A regrets, je suis. Nous rejoignons Saclay. Il est 5 heures. Plus de balisage au sol, c'est interdit, mais des rubans. A l'entrée de Saclay, on nous dit de faire gaffe, que c'est délicat. Effectivement, il y a des gens partout, dans tous les sens, qui cherchent les rubans que les villageois facétieux ont évidemment enlevés si ce n'est déplacés. Le descriptif de l'itinéraire qui nous a été remis ne dit strictement rien, ce qui ajoute à la confusion. Après quelques hésitations et hectomètres bien inutiles, nous finissons par trouver la sortie, franchissons la N118, et prenons un chemin boueux qui nous mène vers la ferme d'Orsigny, puis le petit Viltain. Il fait jour. Nous traversons le vallon Saint Marc, les Loges en Josas, et par des petites rues, chemins et escaliers, atteignons Buc, où le petit déjeuner nous attend.

C'est la ruche au centre culturel des Arcades. Nous y engloutissons croissant, pain, confiture, bol de lait au chocolat, mais évidemment, tout cela dans un minimum de temps, et sitôt la dernière bouchée avalée, il faut repartir. Il est 6 heures 50, il reste 14 km. Certains caressaient l'espoir d'arriver à 8 heures 30. Sûrement un train à prendre. Ils sont déçus. Ca va déjà être dur d'arriver avant 9 heures. Nous repartons vers l'ouest, par des chemins pas faciles sur le coteau sud de la Bièvre. Ca monte, ça descend, il y a de la boue. Nous dépassons l'étang de la Geneste, et amorçons le retour par le coteau nord avec le même type de chemin, assez éprouvant en fin de parcours. Nous frôlons l'A86, puis traversons le Bois des Gonards, et redescendons dans la vallée que nous retrouvons au petit Jouy. Nous restons en fond de vallée par des chemins faciles et agréables, s'il n'y avait pas ce mal aux pieds. Nous arrivons au passage à niveau de Jouy. Marie Pierre appelle son mari pour qu'il vienne nous chercher à Bièvres.

Il reste 5 km faciles, mais qui me paraissent bien longs. Le groupe éclate : Albert et Jean-Marc veulent finir avant 9 heures, je ne les reverrai pas. Mike et Marie Pierre gardent leur rythme. Je ralentis, car j'ai 3 ampoules aux pieds. C'est surprenant, cette vallée où l'on ne voit que de la verdure, excepté le RER que nous longeons. Nous atteignons Bièvres et finissons à travers le domaine Ratel, parc traversé par la Sygrie, affluent de la Bièvre qui descend de Vélizy. J'arrive à 9 heures 15. A l'arrivée, une collation nous est servie. Je prends de la documentation sur les promenades le long de la Bièvre et de ses affluents, sur l'association "les amis de la vallée de la Bièvre" etc... Mes amis me pressent de repartir, car il faut rejoindre la gare où le mari de Marie-Pierre nous attend.

Retour à Gif, où nous nous séparons. Je passe acheter du pain, et rentre à pied doucement. Solide petit déjeuner que je savoure en prenant tout mon temps.

En conclusion : L'an prochain, je la referais bien, cette Marche de la Bièvre, mais plus doucement, en allant moins vite la nuit, pour faire toute la partie chouette de jour, moins vite. A titre indicatif, l'arrivée doit se faire avant 13 heures 05. Ca laisse de la marge.

A moins que contaminé par le virus, et la période d'incubation passée, je ne désire "améliorer mon temps".

Et puisse ce récit donner des idées à quelques lecteurs et lectrices.

N'oublions pas l'adage : Plus on est de fous, plus on rit. Et question folie, on se pose là, mais tous les membres du GAG aussi.

Alors, à l'an prochain sur les routes et les chemins de la Marche de la Bièvre ?